Abstract(s)
La présente thèse étudie la production et la consommation d’images par les révolutionnaires russes avant 1917. L’auteur soutient que l’iconographie révolutionnaire russe émane d’un long processus au cours duquel les révolutionnaires se sont appropriés et ont subverti certaines images et stratégies visuelles, ainsi que leurs moyens de production, déjà disponibles au sein de la culture qu’ils avaient entrepris de transformer. Cette appropriation est comprise comme une tentative d'insuffler une cohérence idéologique à un mouvement révolutionnaire en émergence et, ce faisant, en proie à une relative désorganisation. L’auteur montre comment l’usage de portraits et de stéréotypes visuels joua un rôle important dans la construction de l’identité et de la conscience révolutionnaires, d’une part, et comment un certain imaginaire révolutionnaire fut cristallisé dans la culture visuelle contemporaine, d’autre part.
This dissertation studies the production and consumption of images by Russian revolutionaries prior to 1917. The author argues that Russian revolutionary iconography emanates from a long-term process in which revolutionaries appropriated and subverted the images, means of production and visual strategies already available in their surrounding cultural context. This cultural borrowing is analyzed as an attempt of the revolutionaries to give an ideological coherence to an emerging but still disorganized political movement. The author shows how portraits and visual stereotypes have been fundamental in the construction of the revolutionary identity and consciousness, on one hand, and how a certain revolutionary imagination have been crystallized in the contemporary visual culture, on the other hand.