Les unions d'artistes, qu'ossa m'fait faire? : la subjectivation des artistes à travers les pratiques de leurs associations
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Ce mémoire explore la formation des artistes comme entrepreneurs d’eux-mêmes à travers les pratiques de leurs associations professionnelles. Le premier chapitre brosse un portrait du champ culturel québécois et y situe plus spécifiquement les associations qui font l’objet de ce mémoire. L’approche adoptée en est une de gouvernementalité et ce chapitre s’attarde aussi aux sujets constitués dans le dispositif du champ culturel. Le deuxième chapitre aborde les questions méthodologiques soulevées par l’étude : la construction d’une archive et les détails des entretiens conduits. L’archive foucaldienne a été adaptée afin d’y inclure des entretiens. L’objectif était de pouvoir analyser à la fois la subjectivation impliquée par les pratiques des associations et l’exercice du pouvoir sur soi par les artistes.
Les troisième, quatrième et cinquième chapitres rendent compte des analyses effectuées. Le troisième chapitre vise à définir l’inclusion dans les associations, c’est-à-dire quels artistes ont accès à leurs services. Avant même que les artistes puissent investir sur eux-mêmes à travers les services des associations, le processus d’adhésion implique déjà une certaine entreprise de soi. Ce chapitre jette les bases du suivant en introduisant la notion de sécurité sur le marché du travail. Le quatrième chapitre aborde plus précisément le sujet entrepreneur de soi qui investit dans sa sécurité à travers des services offerts par les associations : la formation et les caisses de sécurité. Il présente aussi le membership comme investissement en soi, qui donne accès à d’autres investissements, et explore l’inflexibilité des associations comme frein à l’entreprise de soi à travers l’idée d’expérience. Le cinquième chapitre, prenant en compte que les parcours des artistes ne sont isolés, les situe dans un contexte plus large que celui des associations. Il aborde ainsi les notions de marché, de passion et de responsabilisation. La conclusion de ce mémoire en résume le propos général et offre une réflexion épistémologique ainsi qu’une réflexion sur la position schizophrénique du sujet dans le contexte néolibéral. This thesis explores the subjectification of artists as entrepreneurs of self through their professional unions’ practices. From a governmentality perspective, the first chapter of this thesis describes the cultural field in Quebec, the role played by the unions under study in this ‘dispositif’ and the formation of subjects. The second chapter addresses methodological questions : the construction of the archive and details about the interviews conducted. The foucaldian archive was adapted to incoporate interviews in order to analyse once at a time the subjectification implied through unions’ practices and the self-exercise of power by artists.
The next three chapters present the analysis. The first chapter of analysis addresses the inclusion in unions (who has access to unions’ services). Even before artists can invest in themselves through unions’ services, the membership process already implies some enterprise of self. This chapter also introduces the notion of security on the labour market. The next chapter concentrates on the subject entrepreneur of self who invests in his security through unions’ services : professional training and savings banks. It presents membership as an investment in itself, which gives access to other investments, and explores, through the idea of experience, unions’ inflexibility as curbing the enterprise of self. Since artists’ careers are not isolated, the last chapter of analysis locates them in a broader context through the notions of market, passion and responsibilization. The conclusion summarizes the thesis and offers an epistemological questioning as well as a brief discussion on the schizophrenic subject in the neoliberal context.
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