Interroger le spécisme du jardin zoologique : étude de la série Espaces sans espèces (2019) et À perpétuité (2018) de Karine Payette
Thèse ou mémoire
2024-04 (octroi du grade: 2024-08-13)
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Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Histoire de l'artRésumé·s
Ce mémoire de maîtrise se penche sur les représentations de l’espace zoologique dans la pratique de l’artiste montréalaise Karine Payette (1983-), avec un accent mis sur l’impact de celui-ci sur les vies animales de même que sur une conception anthropocentriste de la nature et du non-humain. Témoignant de l’intérêt de l’artiste pour le rapport des êtres à leur habitat, je propose une analyse de certaines des œuvres de la série Espaces sans espèces (2019) et de l’installation À perpétuité (2018), qui interrogent le fonctionnement actuel des lieux de conservation du vivant.
La remise en question, par Payette, des jardins zoologiques s’arrime à une considération antispé-ciste pour les animaux non-humains. Compris comme la discrimination perpétrée à un être en rai-son de son appartenance à une espèce particulière (Giroux 2020), le spécisme engendre l’exploitation systématique des animaux, qu’elle soit faite pour nourrir, vêtir ou encore divertir les êtres humains. M’appuyant sur le concept d’esthétique antispéciste (Van Der Donckt 2016) qui vise à considérer les pratiques artistiques interrogeant le rapport de domination des êtres humains sur les animaux, mon mémoire souhaite démontrer comment Payette, par une multitude de straté-gies esthétiques, fait voir le spécisme présent au sein des zoos.
Prenant en considération le zoo en tant que dispositif spatial (Estebanez 2010), mon mémoire s’attarde à la fois à la présence et à l’absence animale au sein des œuvres de Payette : dans un pre-mier temps, la présence animale fait voir les conséquences psychopathologiques de la captivité as-sociée au zoo sur les animaux, notamment par la présence de stéréotypies (Marino 2018). Dans un second temps, l’absence des animaux montre la plasticité de l’espace zoologique, où le vivant de-vient spectacle (Ramade 2019). À travers son étude des jardins zoologiques, Payette met de l’avant les différents problèmes éthiques que pose l’utilisation des animaux par les humains à des fins de divertissement. This master's thesis examines representations of zoological space in the practice of Montreal artist Karine Payette (1983-), with a focus on its impact on animal lives as well as an anthropocentric conception of nature and the non-human. Testifying to the artist's interest in the relationship be-tween beings and their habitat, I propose an analysis of some of the works in the series Espaces sans espèces (2019) and of the installation À perpétuité (2018) that question the current functioning of living conservation sites.
Payette's questioning of zoos is linked to an antispeciesist consideration of non-human animals. Understood as the discrimination perpetrated against a being because it belongs to a particular spe-cies (Giroux 2020), speciesism engenders the systematic exploitation of non-human animals, whether to feed, clothe or entertain human beings. Drawing on the concept of antispeciesist aesthet-ic (Van Der Donckt 2016), which aims to consider artistic practices that question the relationship of domination of human beings over animals, my thesis aims to demonstrate how Payette, through a multitude of aesthetic strategies, makes the speciesism present within zoos visible.
Considering the zoo as dispositif (Estebanez 2010), my dissertation focuses on both animal presence and absence in Payette’s works: in the first instance, animal presence shows the psychopathological consequences of the captive state associated with the zoo on the animals, notably through the presence of stereotypies (Marino 2018). Secondly, the absence of animals shows the plasticity of the zoological space, where the living becomes spectacle (Ramade 2019). Across her study of zoos, Payette highlights the various ethical issues raised by the use of animals by humans for entertainment purposes.
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