Résumé·s
La présente recherche visait l'exploration d'une nouvelle approche du travail
d'interviewer intégrant les études méthodologiques et les considérations sur la
performance dans un cadre de sociologie et de psychologie du travail.
Un questionnaire a été administré aux interviewers de trois firmes de sondages
privées du Canada durant la campagne électorale fédérale de novembre 2000. Les
réponses des interviewers ont été mises en relation avec le taux de coopération de
ces derniers, élaboré à partir des bases administratives.
Les résultats supportent partiellement les hypothèses. Les interviewers qui sont
plus motivés ont tendance à avoir de meilleurs taux de coopération. De plus, les
interviewers ayant un taux de coopération élevé ont moins d'attributions externes,
c'est à dire qu'ils invoquent moins les facteurs ne relevant pas d'eux pour expliquer
la non-coopération au sondage. Les comportements associés à la perception
d'efficacité personnelle sont aussi reliés à la performance des interviewers. Le
tailoring de l'introduction et un style d'interview autoritaire sont aussi positivement
associés à l'efficacité. Comme prévu, les caractéristiques personnelles des
interviewers telles que l'âge, le sexe et le niveau de scolarité ne sont pas liées à la
performance. Cependant, l'ancienneté et le nombre hebdomadaire d'heures
travaillées ont une relation positive avec le taux de coopération des interviewers.
Certains résultats des analyses complémentaires laissent présager des effets
d'interaction que le nombre limité de cas empêche d'étudier plus à fond. Cette étude
est donc avant tout exploratoire et les résultats rapportés demandent à être validés
sur des populations différentes et plus importantes numériquement, ce qui permettrait
l'utilisation de méthodes d'analyse plus complexes.