Résumé·s
Jusqu’à présent, les discussions au sein de la communauté universitaire et dans la
littérature scientifique sur la conduite responsable en recherche (CRR), incluant l’intégrité
scientifique et l’éthique de la recherche, ont principalement été menées par les chercheurs en
sciences de la santé et en sciences fondamentales. Préoccupés, à juste titre, par des problèmes
d’inconduite, leurs effets négatifs sur la rigueur scientifique et la confiance du public dans
l’entreprise de la recherche, ces débats ont conduit à l’élaboration et à la mise en œuvre de
lignes directrices nationales et de politiques institutionnelles. Ces lignes directrices visent
entre autres à promouvoir la CRR, notamment dans le but de prévenir ces inconduites.
Cependant, pour garantir la pertinence et une application appropriée de ces normes à tous
les domaines universitaires, il est nécessaire que les sciences humaines et sociales (SHS)
contribuent plus directement à ces discussions. Un tel engagement devrait permettre
d’exprimer les particularités disciplinaires et méthodologiques des SHS, dont certaines
peuvent être très différentes des sciences appliquées et fondamentales. Cela permettrait
également de s’assurer que la littérature sur la CRR ainsi que les politiques et les directives
qui en découlent soient à la fois fondées sur des principes universellement généralisables,
mais aussi appliquées avec nuance afin de refléter la diversité des pratiques disciplinaires.
Dans ce chapitre, nous explorons trois grands domaines dans lesquels les SHS pourraient
contribuer à façonner les discussions dans la littérature sur la CRR, tout en informant les
chercheurs en SHS des meilleures pratiques en matière de CRR : l’autorat/paternité, la
collaboration et l’autorégulation.