Ulysse lesbien : la figure du cheval de Troie dans l’œuvre de Monique Wittig
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MuseMedusa ; no 9.Éditeur·s
Université de Montréal. Département des littératures de langue françaiseAuteur·e·s
Résumé·s
Cet article étudie le rôle joué par la figure du cheval de Troie dans l’œuvre de Monique Wittig. J’y défends l’idée que, si la figure du cheval de Troie est si importante pour l’écrivaine, c’est non seulement parce qu’il s’agit d’un pilier de la tradition qu’elle veut renverser, mais aussi parce que, selon elle, c’est toujours de l’intérieur qu’il est possible d’opérer ce renversement, comme c’est de l’intérieur qu’Ulysse a pu renverser Troie. Je montre aussi comment le Cheval de Troie, à travers ce que Wittig appelle « l’universalisation » du point de vue lesbien, fonctionne dans l’œuvre de celle-ci comme une figure anti-essentialiste qui ruine les notions d’identité et de fondement. This paper studies the role played by the figure of the Trojan horse in the work of Monique Wittig. I argue that if this particular figure is so important to Wittig, it is not only because it is a pillar of tradition that they want to overthrow, but also because, according to them, it is always from within that this overthrow can take place, just as it was from within that Odysseus was able to overthrow Troy. I also argue that the Trojan horse, through what Wittig calls the “universalization” of the lesbian standpoint, functions in their work as an anti-essentialist figure that dismantles notions such as identity and foundation.