Différence dans la qualité de l’alimentation en relation au risque d’excès de poids chez des populations autochtones canadiennes
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
L‘obésité constitue un problème de santé publique au Canada, particulièrement chez
les populations autochtones où les prévalences les plus élevées ont été rapportées.
D’après les écrits recensés, plusieurs méthodes ont été essayées pour étudier la relation entre l’alimentation et l’obésité, mais les résultats sont inconstants.
Le but de cette thèse est d’identifier, en termes quantitatif et qualitatif, les différences dans l’alimentation des obèses et non-obèses. Pour y parvenir, nous avons développé une nouvelle méthode à l’aide d’une banque de données portant sur les enfants Mohawk de Kahnawake afin d’identifier les différences dans les choix alimentaires.
Cette même méthode a été ensuite appliquée à deux autres banques de données (celle
des adultes cris de la Baie James et celle des autochtones de l’enquête ESCC 2.2).
Globalement, les résultats n’ont pas montré de différences significatives dans
l’alimentation des participants selon les catégories d’IMC en considérant les
indicateurs reliés à la quantité et à la qualité de l’alimentation comme l’apport
énergétique total, l’apport énergétique en provenance des lipides, les fibres
alimentaires, la densité énergétique et la diversité alimentaire.
Par contre, les résultats de la nouvelle méthode fondée sur la sélection des items
alimentaires fréquemment consommés par au moins 10 % des participants ont révélé que les enfants de Kahnawake à risque d’excès de poids consommaient plus fréquemment de croustilles (p=0.001) et moins fréquemment de craquelins que les enfants avec excès de poids ou ceux ayant un poids normal (p=0.015). Ensuite, en prenant la catégorie de poids normal comme référence, le rapport de côte (Odds ratio : OR) d’être à risque d’excès de poids était de 2.16 (95 % IC : 1.14 - 4.09) fois plus élevé chez les enfants de Kahnawake qui consommaient plus fréquemment de croustilles comparativement aux non-consommateurs de croustilles, et ce, après ajustement pour l’âge. Par contre, le rapport de côte d’être à risque d’excès de poids diminuait de 79 % (OR = 0.21; 95 % IC : 0.06 – 0.72) chez les enfants consommateurs de craquelins comparativement à leurs homologues non-consommateurs. Après avoir corrigé les quantités pour l’âge, on note que les enfants avec excès de poids
consommaient plus de frites que les enfants à risque d’excès de poids ou ceux ayant un
poids normal (p = 0.027).
Chez les femmes cries, les résultats de la nouvelle méthode ont montré que le colorant
à café était associé à un risque élevé d’obésité (OR = 4.64, 95 % IC : 1.04 - 0.54);
alors que le lait faible en matières grasses était associé à un moindre risque
d’embonpoint (OR = 0.38, 95 % IC : 0.17 - 0.82), après ajustement pour l’âge. Quant
aux hommes cris, le lait entier était associé à un moindre risque d’avoir de
l’embonpoint (OR ajusté pour l’âge = 0.38, 95 % IC : 0.20 - 0.71) et, en termes de
quantité corrigée pour l’âge, les hommes obèses buvaient plus de boissons sucrées aux
fruits comparativement aux hommes de poids normal ou ceux ayant de l’embonpoint
(p=0.015).
Selon les résultats de cette méthode appliquée aux données de l’enquête ESCC 2.2, les garçons à risque d’excès de poids ou avec excès de poids consommaient moins
fréquemment de pain blanc que ceux de poids normal (p=0.048). En termes de
quantité toutefois, ils consommaient plus de pain blanc (p=0.040), utilisaient plus de
farine de blé (p=0.006) et de levure (p=0.002). Après avoir ajusté les quantités
consommées pour l’âge et l’indice d’activité physique, les femmes avec embonpoint
ou obèses utilisaient plus de farine de blé (p< 0.001) que leurs homologues de poids
normal. Chez les hommes, il n'y avait pas de différences ni dans les fréquences de
consommation ni dans les quantités consommées. Concernant les filles, leurs apports alimentaires n'étaient pas valides (facteur d'activité de Goldberg < 1.2 dans la
catégorie embonpoint / obèse).
Les résultats de cette méthode innovatrice pourraient d’une part, permettre d’axer la
sensibilisation sur des aliments particuliers en plus des recommandations générales du Guide Alimentaire Canadien. D’autre part, ils nous renvoient aux données biologiques de laboratoire afin d’identifier les composantes des items susceptibles de contribuer au développement de l’obésité. Obesity is a public health problem in Canada, particularly among Aboriginal
populations where the highest prevalences have been reported. In the literature, several methods have been tried to study the relationship between diet and obesity, but results are inconsistent.
The objective of this thesis is to identify differences in selected dimensions of diet
quality and quantity across body mass index (BMI) categories for Aboriginal children
and adults in Canada. To achieve this goal, we developed a new method by using data
from Mohawk children in Kahnawake. The same method was then applied to two other datasets (James Bay Cree adults and off-reserve adults and children from CCHS
2.2).
Overall, in each dataset, the results showed no differences in the diets of participants
considering indicators such as energy intake, percent fat, fiber intake, energy density and dietary diversity.
On the contrary, using the new method based on the most-frequently consumed food
items by at least 10% of participants, we found that Mohawk children “at risk of
overweight” consume potato chips more frequently (p=0.001) and crackers less
frequently (p = 0.015), compared to normal-weight or overweight children. Compared
to normal-weight, and after adjusting for age, Mohawk children who consumed more
frequently chips increased their probability of being at risk of overweight (Odds ratio :
OR = 2.16, 95 % CI : 1.14 - 4.09), while those who consumed crackers more
frequently decreased their risk (OR = 0.21; 95 % CI : 0.06 – 0.72). In terms of
quantity, and after adjusting for age, overweight children consumed larger portions of french fries (p = 0.027).Among the Cree women (compared to normal-weight, and after adjusting for age), we found out that nondairy creamer was associated to increase risk of being obese (OR = 4.64, 95 % CI : 1.04 - 20.54) while low-fat milk was associated to lower risk of overweight (OR = 0.38, 95 % CI : 0.17 - 0.82). Among Cree men, (after adjusting for age), whole milk was associated to a high risk of the men being overweight (OR = 0.38, 95 % CI : 0.20 - 0.71). Finally, in terms of quantity (after adjusting for age), obese men drank more sweetened fruit drinks compared to men of normal weight or those with overweight (p = 0.015).
In the third dataset CCHS2.2, results of the new method show that boys at “risk of
overweight” or overweight consumed white bread less frequently (p = 0,048) but in
greater quantity when they do so (p = 0,040). They also used more flour (p = 0.006)
and yeast (p = 0.002). After adjusting the quantities consumed for age and physical
activity, women with overweight or obese used more flour (p < 0.001) than those of
normal weight. No differences were found in terms of frequency and quantity for men.
The data were not analysed for girls since their Goldberg activity factor was less than
1.2 with greater body weight.
The results of this new method could, on one hand, allow us to focus awareness on
foods in addition to general recommendations of the Canadian Food Guide. On the
other hand, they refer us back to laboratory data to identify components of items that
may contribute to the development of obesity.
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