Le corps dans la relation de confiance médecin‐patient dans le Corpus Hippocratique
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Ithaque ; no no 30 (printemps 2022), p. 229-244.Éditeur·s
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Résumé·s
Hippocrate a contribué à l’évolution de la médecine grecque de
son temps par ses observations détaillées sur les maladies et leurs
effets, en insistant sur l’importance du régime et de l’environnement
en ce qui concerne la santé des patients. Il s’est interrogé sur la
moralité du praticien, son comportement et son attitude avec son
patient afin de produire des normes éthiques solides pour départager
sa médecine des conceptions magico-religieuses, des pratiques qu’il
estimait douteuses, trompeuses. Certains aspects des textes du Corpus
Hippocratique ont été largement considérés pertinents par la médecine
moderne, tout particulièrement en ce qui concerne les rapports
médecin-patient. Dans l’article qui suit, nous nous intéressons au rôle
de la confiance dans la relation médecin-patient au sein du Corpus
Hippocratique : comment le corps des médecins hippocratiques joue-t-il
un rôle dans la construction de la confiance avec le patient ? Nous
soutenons que le corps du médecin agit comme élément essentiel
dans l’établissement de la confiance et comme support de sa
réputation. Or, si la relation de confiance médecin-patient est une
condition fondamentale pour la pratique de l’art médical, la confiance
est un facteur important et s’inscrit dans une approche où le malade est l’allié du médecin afin de combattre la maladie. Plus le patient a
confiance en son médecin, plus le médecin hippocratique est apte à
pratiquer son art médical et prêt à aider le patient dans son combat
contre la maladie. Ainsi, pour répondre à la question posée, nous
présenterons, en premier lieu, le contexte dans lequel le médecin
hippocratique pratique son art. Cette présentation nous aidera à
comprendre l’importance de la confiance, notamment en ce qui
concerne son impact dans la relation médecin-patient, ainsi que de la
quantité de données indispensables transmises par le patient au
médecin. Nous serons alors en mesure, en deuxième lieu, de
démontrer que le corps du médecin et le corps du patient sont des
éléments fondamentaux dans l’élaboration de la confiance : corps
comme vecteur de l’image du médecin et corps comme instrument.
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