L’impact du temps sur le contenu des rapports policiers à la suite d’une intervention critique
Travail étudiant [Études aux cycles supérieurs]
Résumé·s
Le temps entre les interventions critiques et le rappel par les policiers est au cœur de débats académiques et professionnels. Deux positions s’opposent : d’un côté, le compte rendu devrait avoir lieu immédiatement après l’incident afin d’éviter la contamination et la dégradation de la mémoire, alors que de l’autre, l’octroi de quelques jours avant le rappel permettrait aux policiers de décompresser et de consolider leur mémoire. La littérature sur la performance mnésique des policiers et le contenu des rapports d’événement est récente, limitée et non consensuelle. Par conséquent, la présente étude s’intéresse à l’impact du temps entre une intervention critique et la remise du rapport d’événement sur son contenu. Cette étude a été réalisée auprès d’aspirants-policiers dans le cadre d’une formation à l’École nationale de police du Québec. Les participants (n=110) ont participé à un scénario d’usage de la force, puis ont rédigé un rapport sur plusieurs jours. Le temps entre l’intervention et la remise du rapport a un effet négatif sur plusieurs indicateurs de la qualité des rapports dont la longueur, l’évaluation, la chronologie et le taux d’exhaustivité du rapport ainsi que sur le nombre de détails corrects rapportés. En général, le temps n’influence pas le nombre de détails rapportés par type. Toutefois, la description des dialogues s’améliore avec le temps. En conclusion, l’effet général négatif du temps sur le contenu des rapports souligne l’importance pour les policiers de rapporter les informations sur une intervention le plus rapidement possible après l’incident. The time between critical interventions and police recall is at the heart of academic and professional debates. There are two opposing positions : on the one hand, the report should take place immediately after the incident to avoid memory’s contamination and degradation, while on the other hand, a few days before the recall phase would allow the police officers time to decompress and consolidate their memory. The literature on the memory performance of police officers and the content of incident reports is recent, limited, and nonconsensual. Therefore, the present study evaluates the impact of the time between a critical intervention and the report’s submission on the report’s content. This study was carried out with aspiring police officers as part of a training course at the Quebec National Police Academy. Subjects (n=110) participated in a use of force scenario, then wrote a report over several days. The time between the simulation and the report’s submission has a negative effect on several indicators of the report’s quality, including the report’s length, evaluation, chronology, and exhaustiveness as well as the number of correct details reported. In general, time does not influence the number of details reported per type. However, dialogues’ description improves over time. In conclusion, immediate recall is better because of the overall negative effect of time on report’s content.
Note·s
Travail dirigé présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales en vue de l’obtention du grade de maîtrise (M. Sc.) en criminologie, option sécurité intérieureCe document diffusé sur Papyrus est la propriété exclusive des titulaires des droits d'auteur et est protégé par la Loi sur le droit d'auteur (L.R.C. (1985), ch. C-42). Il peut être utilisé dans le cadre d'une utilisation équitable et non commerciale, à des fins d'étude privée ou de recherche, de critique ou de compte-rendu comme le prévoit la Loi. Pour toute autre utilisation, une autorisation écrite des titulaires des droits d'auteur sera nécessaire.