Enjeux éthiques et légaux des applications du diagnostic préimplantatoire au Canada
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Le diagnostic préimplantatoire (DPI), issu d'une alliance entre la procréation
médicalement assistée et les techniques de diagnostic génétique, met à la disposition
des êtres humains des conditions entièrement nouvelles pour le "contrôle de la
qualité" des enfants. Sur la base d'un vaste ensemble de critères, telle choix du sexe
ou l'élimination d'une maladie génétique, les parents peuvent désormais sélectionner
leurs embryons créés par fécondation in vitro en fonction de leurs caractéristiques
génétiques. Les applications du DPI suscitent toutefois de nombreuses questions.
Pas surprenant que le DPI et ses différentes applications fassent l'objet d'un intense
débat éthique; ils requièrent certes la mise en place d'un cadre normatif.
En 2004, le Canada a finalement adopté la Loi concernant la procréation
médicalement assistée et la recherche connexe (L.C. 2004, ch. 2). À titre de
manipulation sur l'embryon, le DPI y est indirectement couvert. L'article 10 (2)
établit en ce sens une condition générale concernant la modification, la manipulation,
le traitement ou l'utilisation d'un embryon in vitro dont le régime de réglementation
et d'autorisation en déterminera les limites. Nous pouvons à juste titre nous
demander ce qu'il en sera dans le cas de chacune des applications du DPI. L'une
d'entre elles, la sélection du sexe pour des raisons non médicales, est déjà prohibée en
vertu du texte de loi. Que prévoiront les règlements pour les autres utilisations du
DPI? Le gouverneur en conseil dispose du pouvoir pour désigner les catégories
d'activités pouvant faire l'objet d'une autorisation ainsi que pour établir les modalités
d'exercice de toute activité réglementée. De quelle nature seront ces règlements?
Que doivent-ils ou peuvent-ils contenir? Je m'interroge sur le contrôle juridique des
diverses applications de cette technique diagnostique. À cet égard, la France et le
Royaume-Uni offrent des modèles normatifs fort intéressants pour le Canada.
Au cours de cette analyse j'ai cherché à déterminer lequel de ces deux modèles est le
plus adapté à la réalité canadienne en matière de procréation médicalement assistée et
de DPI. J'ai d'autre part constaté que le choix d'un modèle dépend de notre position à
l'égard de certaines questions éthiques telle l'importance de l'autonomie reproductive
(i.e. la liberté de choix des embryons en fonction de critères établis par les individus). Preimplantation genetic diagnosis (PGD), which results from an alliance between
medically assisted reproduction and genetic diagnostic techniques, provides humans
with an entirely new means of chiId "quality control." Based on a vast set of criteria,
such as sex selection or the elimination of a genetic disorder, parents can now select
embryos created via in vitro fertilization according to their genetic characteristics.
These applications give rise to numerous questions. It is not surprising that PGD and
its various applications are the subject of intense ethical debate; the implementation
of a legislative framework is a definite necessity.
ln 2004, Canada finally adopted the Act Respecting Assisted Human Reproduction
and Related Research (S.C. 2004, ch. 2). PGD is indirectly covered under embryo
manipulation. Section 10 (2) sets out general conditions concerning the modification,
manipulation, treatment or use of an in vitro embryo-the limits of which are
determined by the regulation and authorization framework. We may rightly ask what
form this will take in each PGD application. One of them, sex selection for nonmedical
reasons, is already prohibited in the text of the Act. What regulatory
provisions will be made for other uses of PGD? The Governor-in-Council has the
power to designate categories of activities that may be authorized and to establish
conditions for the exercise of any regulated activity. What type of regulations will
they be? What must they or should they contain? 1 have examined the judicial control
of various applications of this diagnostic technique. Both France and the United
Kingdom offer normative models of interest to Canada.
During this analysis, 1 have endeavoured to determine which of these two models is
most suited to the Canadian reality with respect to medically assisted reproduction
and PGD. 1 thus noted that the choice of a model also depends on our position on
certain ethical issues such as the importance of reproductive autonomy (i.e., freedom
of choice of embryos according to criteria established by individuals).
Note(s)
"Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures en vue de l'obtention du grade de LLM en maîtrise option recherche axe Droit, Biotechnologies et Société"Collections
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