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Loghorrée, aphasie, lettres : les états de la parole dans le cinéma d’Arnaud Desplechin
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
La présente étude propose une analyse langagière à travers certaines scènes d’un corpus de quatre films mosaïques du cinéaste français Arnaud Desplechin : Comment je me suis disputé… (« ma vie sexuelle ») (1996); Rois et reine (2004); Un conte de Noël (Roubaix!) (2008) et Trois souvenirs de ma jeunesse (nos arcadies) (2015). En premier lieu, elle se penche sur la qualification de ces temps volumineux accordés à un personnage bavard, la définition du monologue telle qu’on la rencontrera s’appliquant mal à ces longues tirades qui ne s’inscrivent pas non plus dans la logique du dialogue, puisque l’échange verbal n’existe pas véritablement et que la communication se voit mise en échec. Ce mémoire analyse par la suite l’avènement de ces soliloques et leurs effets sur la narration selon l’état physique ou mental du personnage ainsi que la crédibilité accordée à ce dernier. L’altération de la possibilité de discourir découle de différents facteurs chez le cinéaste : la maladie, l’insomnie, l’aphonie, la mort ou encore l’ébriété, la prise de stupéfiants, la névrose voire la psychose. Après avoir étudié les différentes brides possibles de la parole des personnages, cet essai focalise brièvement son attention sur le comique relatif découlant de ces tirades. Est ensuite étudiée la forme et la place singulières octroyées aux lettres, motif central dans ce corpus de films. Cette étude se penche sur l’écriture de ces pièces de paroles conséquentes et isolées du reste de la narration avec leur temporalité différente, leur diction proche de la récitation théâtrale, une mise en scène privilégiant le face caméra ainsi que les raisons d’avoir recours au biais épistolaire, en évaluant en creux l’importance et le danger du silence tantôt subi, tantôt imposé par le personnage à travers le discours. Puisque cette étude analyse l’écriture langagière portée à l’oral et à l’écran et la complexité de filmer la parole, elle se conclut sur l’état de la recherche aujourd’hui, mais aussi sur les nombreuses pistes qu’il reste encore à explorer dans les études cinématographiques en ce qui concerne le langage à l’écran. This present study’s aim is suggesting a linguistic analysis throughout different scenes in a medley of four films by the french director Arnaud Desplechin: Comment je me suis disputé… (« ma vie sexuelle ») (1996); Rois et reine (2004); Un conte de Noël (Roubaix!) (2008) et Trois souvenirs de ma jeunesse (nos arcadies) (2015). First of all, it looks into the qualifications of long periods of time granted to a very talkative character. The definition of soliloquy, such as described previously cannot be applied to these long speeches since they cannot be included in the dialogue logic. There is almost no real oral exchange. Communication cannot be established. Then this study will also analyze the different soliloques and their influence on the narration, according to the character’s physical or mental state together with his credibility. His disability to talk depends on different causes for the film maker : sickness, insomnia, aphonia, death, intoxication, drugs, neurosis, even psychosis. After exploring the different restrictions to the character’s communication, this essay will shortly focus on the comical side effects of these speeches. Then we will examine the special importance of letters which are essential in this film corpus. This essay also deals with the writing of these important words. They are separated from the rest of the story. They have a different temporality, their speech delivery is close to theatrical reciting. The production chooses filming front the front, explaining the reasons of rising the means of correspondance, pondering over the danger of silence which is, at times, either undergone or induced by the character through the speech. Since this analysis concerns the linguistic writing, both oral and filmed, the complexity of filming speech appears. As a conclusion, numerous new paths need to be explored when studying film making as far as filming speech is concerned.
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