Influence des facteurs liés au travail, à la retraite et au parcours de vie sur la décision de retour au travail et les formes de retour après la retraite : une comparaison entre les femmes et les hommes
Thèse ou mémoire
2019-09 (octroi du grade: 2019-10-30)
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DoctoratProgramme
Relations industriellesRésumé·s
Résumé
La problématique des trajectoires en fin de carrière constitue l’un des enjeux importants en milieu du travail dans la plupart des pays développés en général et, au Canada et au Québec en particulier. Le vieillissement de la population active et le retrait massif des baby-boomers du marché du travail, d’ici 2020, font courir au Canada et au Québec le risque de ralentissement de leur économie et des tensions sur le système de pension et de santé. Toutefois, alors que l’on pensait que le départ à la retraite était un mouvement à sens unique, les données montrent un mouvement contraire de retour au travail des personnes en âge de prendre la retraite depuis les dernières décennies (Hébert et Luong, 2008 ; Carrière et Galarneau, 2012). Dans cette tendance, le comportement des femmes dans la population active et en fin de carrière montre une dynamique qui illustre les changements opérés dans leur parcours professionnel et leur rapport à l’emploi depuis le début des années 1970 (Ferrand, 2004). Si le thème des trajectoires en fin de carrière et, plus précisément du retour au travail intéresse de plus en plus les chercheurs, il faut reconnaître que la compréhension des facteurs qui motivent les femmes de 55 ans et plus à vouloir retourner au travail après avoir pris la retraite reste moins documentée (Pleau, 2010 ; Dahl et coll., 2003 ; Pekins, 1994).
Cette thèse a donc pour objectif de contribuer à la modélisation théorique menant à une meilleure compréhension de la décision de retour au travail et des formes de retour au travail après la retraite, ainsi que des différences de comportement entre les femmes et les hommes à cette étape de leur vie. Sur la base des écrits antérieurs, nous avons mobilisé les théories de la continuité, de la conservation des ressources et du parcours de vie pour comprendre d’une part les déterminants qui pouvaient expliquer la décision de retour au travail et d’autre part, les déterminants qui pouvaient expliquer le choix d’un emploi de transition dans le domaine de carrière au lieu d’un emploi de transition dans un domaine différent pour ceux qui retournent au travail après la retraite. Pour chacun de ces aspects, notre étude cherche à identifier et à expliquer les différences entre les hommes et les femmes dans leur décision de retour au travail.
Notre étude empirique, principalement explicative, a été réalisée auprès de 3533 personnes à la retraite dans le secteur de la santé à Montréal et au Québec. Nous avons testé 26 hypothèses et propositions de recherche se rapportant aux facteurs liés au travail, aux facteurs liés à la retraite et aux facteurs liés au parcours de vie.
Les résultats ont montré que l’attachement au travail, la satisfaction envers l’emploi et la carrière précédant la retraite, la préparation de la retraite, la situation financière, la durée de vie en emploi, la régularité de la carrière et le statut d’emploi étaient les déterminants à considérer dans la décision de retour au travail. Et que pour les femmes de 55 ans et plus, la satisfaction envers l’emploi et la carrière précédant la retraite, la perception de la retraite, notamment la perception de « perte en allant à la retraite », la situation financière, la durée de vie en emploi, la régularité de la carrière et le statut d’emploi à temps partiel étaient les déterminants les plus importants comparés aux hommes pour expliquer la décision de retour au travail.
Pour ce qui est du choix de la forme de l’emploi de transition, les résultats ont montré que l’attachement au travail pour des « raisons de transmission des connaissances » et des conditions de travail favorables dans l’emploi initial précédant la retraite contribuaient à expliquer le choix d’un emploi de transition dans le domaine de carrière. Ces déterminants n’étaient significatifs que pour les femmes. Ces résultats confortent l’idée de diversité dans les motivations derrière le comportement de retour au travail observée dans les écrits antérieurs et surtout, mettent en lumière les différences qui existent entre les hommes et les femmes.
Mots clés : Retraite, retour au travail, emploi de transition, vieillissement actif, genre, travailleurs plus âgés. Abstract
The issue of trajectories at the end of career is one of the important issues in the workplace in most developed countries in general and in Canada and Québec. The aging of the labor force and the massive withdrawal of the baby boomers from the labor market by 2020 will put Canada and Quebec at risk of a slowdown in their economies and tensions in the pension and health system. However, while it was thought that retirement was a one-way movement, data show a backward movement of people of retirement age over the last few decades (Hébert and Luong, 2008; Carrière and Galarneau, 2012). In this trend, the behavior of women in the labor force and at the end of career shows a dynamic that illustrates the changes in their professional career and their relationship to employment since the early 1970s (Ferrand, 2004). While the topic of career paths is increasingly of interest to researchers, it must be recognized that understanding the factors that motivate women aged 55 and over to return to work after retirement is less documented (Pleau, 2010, Dahl et al., 2003, Pekins, 1994).
This thesis aims to contribute to theoretical modeling leading to a better understanding of return to work and forms of return to work after retirement. Based on previous literature, we have used theories of continuity, resource conservation, and life course to understand the determinants that could explain the decision to return to work, and determinants that could explain the choice of a bridge employment in the career field instead of a bridge employment in a different field for those wishing to return to work. For each of these aspects, our study sought to identify and explain the differences between men and women in their choice.
Our empirical study, mainly explanatory, was carried out among 3,533 retired people in the health sector in Montreal and Québec. We tested 26 hypotheses and research proposals related to work-related factors, retirement factors, and life-course factors.
The results showed that attachment to work, satisfaction with employment and career, preparation for retirement, financial status, length of employment, career regularity and employment status were the determinants to be considered in the return to work decision. And that for women aged 55 and over, satisfaction with employment and career, perceived loss by going into retirement, financial status, length of employment, career regularity, time employment were the most important determinants compared to men in explaining the return to work decision.
Regarding the choice of the form of bridge employment, the results showed that attachment to work for reasons of knowledge transfer and favorable working conditions in initial employment before retirement helped to explain the choice of bridge employment in the career field. These determinants were significant only for women. These results reinforce the idea of diversity in the motivations behind the trajectories at the end of career observed in previous studies and above all highlight the differences that exist between men and women.
Key Words: Retirement, return to work, bridge employment, active aging, gender, older workers.
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