Résumé·s
Le silicium amorphe est le système canonique pour l’étude des matériaux désordonnés
de par son importance technologique et son intérêt théorique fondamental. En effet les
détails de sa structure atomique sont encore aujourd’hui mal connus, et son étude théorique
se base essentiellement sur des simulations numériques. Mais les méthodes Monte
Carlo pour la génération des réseaux aléatoires continus voient leur réalisme dépendre
fortement de la description du paysage énergétique considérée.
Alors que les approches ab initio fournissent une description fidèle, leur application
se limite à des systèmes de quelques centaines d’atomes au maximum. Les potentiels
empiriques constituent en revanche une alternative efficace permettant la simulation de
systèmes allant jusqu’à un million d’atomes au prix d’une fiabilité réduite.
Cependant les avancées récentes en apprentissage automatique ont permis l’émergence
de modèles génératifs profonds capables d’approximer des fonctions complexes
en haute dimension à partir d’observations, qui ont démontré un grand succès dans des
tâches de synthèse d’images et sonore. De par leur efficacité, ces derniers ouvrent alors
la voie à un meilleur compromis entre performance et réalisme pour la modélisation des
systèmes désordonnés.
Dans le but d’étudier cette alternative, un réseau de neurones convolutif a été entraîné
avec succès pour approximer la surface d’énergie potentielle de Stillinger-Weber
du silicium amorphe avec une erreur quadratique moyenne 5.095 meV par atome, correspondant
à 0,16% de l’énergie atomique. Ensuite, un modèle génératif profond, l’Auto-
Encodeur de Wasserstein, a été entraîné pour l’apprentissage de la distribution atomique
du silicium amorphe. Celui-ci génère des configurations qualitativement réalistes présentant
un désordre structurel trop prononcé, ce qui confirme la viabilité de la méthode.
Amorphous silicon is a canonical system for the study of disordered materials because
of both its technological importance and fundamental interest. The details of its atomic
structure are not yet well-known, and its theoretical study relies mainly on numerical
simulations. But Monte Carlo approaches for generating continuous random networks
show a realism that depend heavily on the considered description of the energy landscape.
Ab initio methods provide a faithful description but are limited to small systems,
typically of a few hundreds of atoms. On the other hand, empirical potentials are efficient
alternatives as they enable the modeling of large-scale systems up to a million atoms, at
the price of a reduced reliability.
Recent advances in machine learning have led to the emergence of powerful deep
generative models that are able to approximate complex high-dimensional functions
from a dataset, which have shown great success in difficult generation tasks such as image
and audio synthesis. Their efficiency lead the way to a better compromise between
performance and realism for the modelization of disordered systems.
In order to explore this alternative, a convolutional neural network is trained to approximate
the potential energy surface of amorphous silicon as given by the Stillinger-
Weber potential, which resulted in a root mean square error of 5.05 meV per atom, corresponding
to 0,16% of the atomic energy. Then a deep generative model, the Wasserstein
Auto-Encoder, is trained to generate amorphous configurations. The resulting model
generates qualitatively realistic configurations, although with a strong structural disorder,
thus confirming viability of the method.