Le mouvement énactif et le problème difficile de la conscience
Thèse ou mémoire
2018-08 (octroi du grade: 2019-03-13)
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PhilosophieMots-clés
Résumé·s
La phénoménalité de l’expérience, soit le fait que les choses nous apparaissent avec un effet subjectif, demeure l’une des questions les plus importantes pour la philosophie de l’esprit contemporaine. La difficulté de fournir quelque analyse fonctionnelle ou d’identifier quelque mécanisme physique qui nous permette d’expliquer adéquatement ce qui constitue la phénoménalité est ce qui donne toujours lieu au « problème difficile de la conscience ». Ce travail examine les contributions d’un ensemble de perspectives relativement récentes – les approches énactives de la cognition – en lien avec ce problème philosophique. Les positions énactives considèrent la cognition comme un faire et comme une activité que déploie un sujet incarné, plutôt qu’une réception et un traitement passif de l’information. Ce changement de perspective nous incite du même coup à reconcevoir la phénoménalité sur la base de l’ensemble des interactions entre l’organisme et son environnement et nous offre des pistes de réflexion nouvelles pour résoudre le saut explicatif entre les données phénoménales et les données empiriques. En explorant les trois principales représentantes de ce courant de recherche – l’énactivisme autopoïétique, l’énactivisme sensorimoteur et l’énactivisme radical – ce mémoire fournit une synthèse compréhensible des principales ressources dont dispose le mouvement énactif en lien avec le problème difficile de la conscience. En outre, la comparaison de ces trois points de vue met en lumière une différence fondamentale entre deux conceptions opposées du naturalisme philosophique à l’œuvre dans le mouvement énactif. La perspective transcendantale d’héritage husserlien que souhaite préserver le camp autopoïétique est présentée comme une impasse qui devrait être délaissée au profit d’une intégration plus poussée des théories sensorimotrice et radicale avec les neurosciences. The phenomenality of experience—the fact that things appear for us with a subjective character—is still one of the most important questions for contemporary philosophy of mind. The difficulty to provide any functional analysis or to identify any physical mechanism which would allow us to explain adequately what phenomenality consists in, is what gives rise to the ongoing “hard problem of consciousness”. This work explores the contributions of a relatively new set of perspectives on cognition—the enactive approaches—in light of the hard problem. The enactive positions consider cognition as a doing or an activity deployed by an embodied subject, rather that a passive reception and processing of information. This change of perspective invites us at the same time to reconceive phenomenality on the basis of the whole set of interactions between the organism and its environment and provides us with new ways to reflect on how to possibly resolve the “explanatory gap” between phenomenal and empirical data. By elaborating on the three main figures of this orientation of research—autopoïetic enactivism, sensorimotor enactivism and radical enactivism—this thesis provides an intelligible synthesis of the main ressources in the hands of the enactive movement to progress on the hard problem of consciousness. Additionally, the comparison of these three points of view brings forth a fundamental difference between two opposite conceptions of philosophical naturalism whithin the enactive movement. The transcendantal perspective of husserlian background which the autopoïetic movement seeks to preserve is shown to lead to a dead-end, which should be abandonned for the sake of a deeper integration of sensorimotor and radical positions with the neurosciences.
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