Le pacifisme en musique : autour du War Requiem de Benjamin Britten
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Ce mémoire a pour objectif de replacer le War Requiem, op. 66 (1962) de Benjamin Britten (1913-1976) dans une filiation d’œuvres musicales pacifistes, sur la base d’une analyse historique et esthétique consacrée d’une part aux œuvres pacifistes de Britten, et d’autre part à des œuvres de Dmitri Chostakovitch (1906-1975), Leonard Bernstein (1918-1990) et John Foulds (1880-1939) qui présentent des traits similaires à ceux de l’oratorio de Britten. Cette analyse comparative permet de présenter une image plus large du pacifisme en musique en montrant que ces œuvres développent un style original et engagé.
Le premier chapitre examine les liens sémantiques et musicaux qui s’établissent entre les différentes œuvres de Britten qui sont liées à un contexte de guerre : Our Hunting Fathers, op. 8 (1936), la musique du radio-drame King Arthur (1937), Ballad of the Heroes, op. 14 (1939), ainsi que la Sinfonia da Requiem, op. 20 (1940). L’analyse culmine dans la mise en relation de ces œuvres avec le War Requiem, qui représente le sommet de l’engagement pacifiste de Britten. Le deuxième chapitre étudie les liens entre A World Requiem, op. 60 (1919-1922) de Foulds et le War Requiem de Britten. Les deux oratorios contiennent en effet des propos pacifistes, une combinaison de textes religieux et profanes et présentent une instrumentation similaire. L’étude du contexte de création des œuvres et de leur réception respective permet de mieux comprendre pourquoi l’oratorio de Foulds a sombré dans l’oubli, alors que celui de Britten est encore aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre. Le troisième chapitre établit des liens entre le War Requiem et trois œuvres qui lui sont contemporaines, soient les Symphonies nº 13 « Babi Yar », op. 113 (1962) et nº 14, op. 135 (1969-1970) de Chostakovitch, ainsi que l’oratorio MASS – A Theatre Piece for Dancers and Singers (1971) de Bernstein, qui reflètent les temps violents vécus pendant la Guerre Froide. Cette étude permet d’élargir la perspective sur le pacifisme en musique en définissant la place qu’occupe Britten dans un répertoire né du besoin des compositeurs de communiquer les terreurs provoquées par la guerre (entre autres violences) dans un cadre temporel bien défini : celui du XXe siècle. The aim of this thesis is to situate Benjamin Britten’s (1913-1976) War Requiem, Op. 66 (1962) within a filiation of 20th-century pacifist musical works. Presenting a historical and aesthetical analysis of Britten’s pacifist oeuvre on one hand, it compares on the other the Requiem to similar works by Dmitri Shostakovich (1906-1975), Leonard Bernstein (1918-1990), and John Foulds (1880-1939). This comparative analysis allows to draw a bigger picture of pacifism in music while showing how these pieces develop an original and committed musical style.
The first chapter explores the semantical and musical links between five works composed by Britten on themes related to war: Our Hunting Fathers Op. 8 (1936), music for the radio-drama King Arthur (1937), Ballad of the Heroes Op. 14 (1939), and Sinfonia da Requiem Op. 20 (1940). This analysis culminates with the establishment of a relationship between these works and the War Requiem, the apex of Britten’s pacifist engagement. The second chapter studies the missing links between A World Requiem, Op. 60 (1919-22) by John Foulds and Britten’s War Requiem. The two oratorios share pacifist meanings, a combination of religious and secular texts and even a similar instrumentation. A study of their premieres and of their respective reception helps understand why Fould’s oratorio was forgotten, while Britten’s rose to be considered a masterpiece. The third chapter links the War Requiem to three contemporary works that reflect the violence incurred during the Cold War : Shostakovich’s Symphonies No. 13 “Babi Yar”, Op. 113 (1962) and No. 14, Op. 135 (1969-70), as well as Bernstein’s oratorio MASS – A Theatre Piece for Dancers and Singers (1971). This study allows to enlarge the perspective of pacifism in music while defining Britten’s place in a repertory that spawned from the composers’ need to musically communicate the terrors provoked by war (among other violent actions) during a well-defined time frame: the 20th century.
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