L’origine, l’étendue et les limites de la connaissance a priori selon Kant

Abstract

Nous présentons dans cet article la première moitié de la CRP en insistant sur le fait que la préoccupation première de cette « théorie de la connaissance » porte en vérité sur la possibilité d’une métaphysique et, par extension, sur la possibilité d’une connaissance a priori en général. Si l’Esthétique et l’Analytique transcendantales dressent l’inventaire des « formes » a priori de la connaissance, ces formes pures ne peuvent mener à une connaissance vraie que lorsqu’elles sont associées à une « matière », laquelle est toujours empirique, donc a posteriori, en l’occurrence la sensation. L’Analytique des principes porte clairement la marque de cette restriction qui limite la validité des connaissances a priori au champ de l’expérience. Voilà qui scelle d’avance le sort d’une métaphysique dogmatique qui prétend d’entrée de jeu transcender l’expérience.

This presentation of the first half of the CPR stresses from the start the fact that the main concern of this ‘theory of knowledge’ is in truth the possibility of metaphysics, and by extension, the possibility of a priori cognition in general. If transcendental Aesthetics and Analytic proceed with the establishment of an inventory of the a priori “forms” of cognition, these pure forms can only produce true cognition when they are associated with “matter,” which is always empirical, hence a posteriori, namely sensation. The Analytic of the principles clearly bear witness of this restriction that limits the validity of a priori cognition to the field of experience. This settles from the start the outcome of dogmatic metaphysics, which pretends outright to transcend experience.