Abstract(s)
Je cherche à montrer ici qu’il n’y a pas véritablement rupture entre la CRP et l’Opus
postumum en regard du thème de l’autoconstitution du sujet connaissant. Bien sûr, l’exposition de
l’espace et du temps de même que des catégories dans la première édition de la CRP peut paraître au
premier abord assez statique. En effet, si nous pouvons dire de la CRP qu’elle est une oeuvre de
philosophie génétique, la préoccupation de Kant porte d’abord sur l’engendrement transcendantal de
l’expérience et sur la genèse de l’apparence transcendantale, et non pas sur la production des formes pures
de la connaissance, malgré certains indices en ce sens. Mais dans la seconde édition les précisions
apportées à propos des « éléments » purs de la connaissance touchant par exemple l’« auto-affection »
(Esthétique) ou encore l’« épigenèse » (§27 de la Déduction) font état d’une dynamique qui était déjà
implicitement présente en 1781, comme en témoignent les Reflexionen des années 1770.
I argue in this article that there is no break between the CPR and the Opus postumum with
respect to the theme of the self-constitution of the knowing subject. To be sure, the exposition of space
and time as well as of the categories may seem at first sight quite static in the first edition of the CPR. In
fact, if we may say that the CPR contains a genetic philosophy, Kant is primarily concerned with the
transcendental genesis of experience and with the genesis of transcendental illusion, and not with the
production of the pure forms of knowledge. But the precisions brought by the second edition concerning
the pure “elements” of knowledge, namely « self-affection » (Aesthetics) and “epigenesis” (§27 of the
Deduction), describe a dynamic that was implicitly present in 1781, as the Reflexionen of the 1770s tend
to prove it.