L'expérience de la limite dans La Nausée de Jean-Paul Sartre et Aurora de Michel Leiris
Thèse ou mémoire
2018-04 (octroi du grade: 2018-10-18)
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Littérature comparéeMots-clés
Résumé·s
La présente étude propose une lecture conjointe de La Nausée de Jean-Paul Sartre et d’Aurora de Michel Leiris. Plus précisément, inscrivant notre questionnement dans une tradition considérant le dysphorique infini-illimité (apeiron) ― c’est-à-dire le mouvant, le chaos ou encore l’indéterminé ― en tant que réalité première, passive, de laquelle il importe de s’extraire afin d’ex-ister ― autrement dit, afin d’entrer dans un monde de la différenciation, de la limitation ―, nous nous proposerons dans notre lecture des œuvres susmentionnées d’y analyser le rapport dysphorique entretenu envers l’illimitation et, corrélativement, le rôle constitutif de la limite pour l’expérience humaine. À cette fin, nous aurons recours, dans le cas du roman sartrien, à la théorie de l’abjection développée par Julia Kristeva (Pouvoirs de l’horreur, essai sur l’abjection) et, pour l’étude d’Aurora, au savoir anthropologique de Gilbert Durand (Les structures anthropologiques de l’imaginaire). La théorie de l’abjection de Kristeva, soit la théorie de la nausée face à l’indistinction, décrit un effort premier et continu du sujet pour sortir d’un état originel d’illimitation (ex : rapport fusionnel à la mère) et la pensée anthropologique de Durand en vient à définir l’imaginaire comme une tentative originaire et universelle de l’humain d’ordonnancer le chaos funeste associé à la mort. L’application de ce cadre théorique nous permettra de rendre compte des expériences nauséeuses de Roquentin (La Nausée), véritables épreuves de dissolution, de liquéfaction du sujet, ainsi que du tissu imaginaire débridé d’Aurora ; répertoire d’images se concevant comme une réaction ternaire (représenter ; nier ; minimiser) contre la dégénérescence. This study proposes a joint reading of Nausea by Jean-Paul Sartre and Aurora by Michel Leiris. More precisely, following a tradition that considers the dysphoric infinite-unlimited (apeiron) ― in other words, the moving, the chaos, the indeterminated ― as a first and passive reality from which we most remove ourselves to ex-ist ― to enter a world of differentiation, of limitation ―, we would like our inquiry of the aforementioned novels to examine the dysphoric relationship towards limitlessness and, correspondingly, the constitutive role of limitation in the human experience. To this purpose, we will use Julia Kristeva’s abjection theory (Powers of Horror : An Essay on Abjection) to analyze Sartre’s fiction and Gilbert Durand’s anthropological knowledge (The Anthropological Structures of the Imaginary) for the study of Aurora. The theory of abjection, which is a nausea caused by the experience of indistinction, describes an effort made by the subject ― in its earliest years and throughout its life ― to get out of a state of limitlessness (ex. : symbiotic relationship with the Mother) and Durand’s thesis defines imaginary as a universal attempt from human to organize the moving chaos associated with death. This theoretical framework will allow us to understand Roquentin’s episodes of nausea (Nausea) as frightful experiences of dissolution and liquefaction of the subject and Aurora’s unbridled imaginary as a ternary reaction (portray ; deny ; minimize) against degeneration, alteration.
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