Concevoir l’aménagement d’un projet de paysage humanisé par une démarche de médiation : défis et limites
Thèse ou mémoire
2017-12 (octroi du grade: 2018-07-19)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
AménagementMots-clés
- paysage
- démarche participative
- médiation
- développement local
- patrimoine naturel
- patrimoine culturel
- landscape
- participation
- mediation
- local development
- natural heritage
- cultural heritage
- Social Sciences - Urban and Regional Planning / Sciences sociales - Planification urbaine et Régionale (UMI : 0999)
Résumé·s
En 2002, le gouvernement du Québec introduisait le statut de paysage humanisé, une aire protégée en milieu habité afin d’élargir les mesures de conservation de la nature. S’appuyant sur la reconnaissance de la biodiversité associée à des pratiques culturelles traditionnelles, cette catégorie créait, par la même occasion, le premier statut de protection de paysages au Québec. Le paysage humanisé a aussi pour spécificité de reposer sur la démarche volontaire d’une collectivité plutôt que d’être initiée par l’État. Du coup, la démarche réfère au projet de paysage, une action territoriale collective. Depuis, plusieurs groupes ont lancé des projets de paysage humanisé pour aménager durablement leur territoire. Cependant, la démarche est longue et complexe en plus de réunir une diversité d’acteurs aux intérêts divers et possiblement opposés. Alors qu’aucun projet n’a été officiellement reconnu à ce jour, il importe pour le milieu du paysage de proposer des méthodes et des outils de participation pour favoriser l’aboutissement des projets.
Ainsi, par le biais d’une recherche-action, ce mémoire s’est intéressé à la médiation paysagère, un processus participatif en émergence, en accompagnement du projet de paysage humanisé des acteurs des îles de la Commune et du Mitan près de Berthierville. Sa méthode s’est principalement structurée autour d’ateliers-rencontres avec les acteurs du projet. Leur programmation s’est inscrite dans un processus souple et itératif, tenant compte des décisions des participants tout en puisant dans la boîte à outils de représentation du paysage au fil des besoins. L’analyse des résultats a démontré la pertinence du paysage comme support de médiation. Ainsi, le concept de paysage a confirmé sa capacité à susciter la réflexion, les échanges et même l’action des acteurs autour de leur projet, et ce, malgré leurs différends. Les compétences professionnelles de l’architecte paysagiste ont été particulièrement mises à profit, mais elles ont aussi démontré le besoin de maîtriser des habiletés sociales et par conséquent d’élargir sa formation. Néanmoins, le paysage humanisé ouvre la voie au renouvellement de l’action de l’architecte-paysagiste dans le cadre de projets collectifs de paysage en tant que médiateur-concepteur. Toutefois, la médiation paysagère ne peut pallier le peu de soutien du gouvernement à l’élaboration d’un projet de paysage humanisé alors que sa démarche engage divers acteurs sur une très longue période et ne prévoit aucune aide financière. In 2002, the government of Quebec introduced the “humanized landscape” (paysage humanisé) status, a new category of protected area located within inhabited territories, that expanded existing nature conservation measures. Aimed at protecting the special biodiversity that is associated with cultural practices, this new category also constitutes Quebec’s first legal status for the conservation of landscapes. Furthermore, a status request must come from interested community groups rather than driven by a government initiative. Because these concerned areas are inhabited, the status refers to such landscape project as a ‘’collective territorial action’’. Since then, various groups have launched humanized landscape proposals for a number of sustainable territorial development projects. However, the process is long and complex besides bringing together actors with possibly opposite interests. While no territory has yet gained official recognition, it seems important for the landscape planning community to develop methods and tools that will support such achievement.
This study undertaken as a research-action has demonstrated that landscape mediation is relevant to the progress of humanized landscape projects like the one for the Commune and Mitan islands in the Berthierville area. The methodology was mainly structured around workshop-meetings with the actors of the project. Their program supported by a landscape representation tool box observed a flexible and iterative process to take the results of participant decisions into account. The humanized landscape concept has shown its usefulness for supporting the concerned actors with their reflections, discussions, and action plans notwithstanding that disagreement may still occur at times. The professional competences of the landscape architect have successfully supported the process, but the process has shown the need of social skills and consequently to widen its formation. By doing so, the humanized landscape concept may change the role of a landscape architect during participatory landscape planning process to that of a mediator-designer. However, the landscape mediation cannot mitigate the absence of governmental assistance for a project of humanized landscape whereas its approach involves the commitment of many actors over a long period without financial aid.
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