Abstract(s)
Les études portant sur les émotions chez les vertébrés, les mammifères en particulier, sont abondantes et bien documentées. Toutefois, bien qu’on s’y intéresse de plus en plus, les émotions des invertébrés, elles, suscitent moins l’attention. À telle enseigne que, bien qu’ils composent 97 % du règne animal, les invertébrés sont les grands laissés-pour-compte des études sur la nature et les fonctions de leurs émotions (Willmer, 1990).
Tout en donnant écho aux rarissimes études déjà réalisées, nous avons tenté au travers le présent mémoire de dissiper le doute quant à l’existence des émotions chez les invertébrés par deux moyens principaux : d’une part, en étudiant les émotions en tant qu’états émotionnels primaires ou émotions primitives, dépourvus de la dimension subjective normalement rattachée à l’étude des émotions et d’autre part, en analysant les circuits neuronaux, neurotransmetteurs et hormones, ainsi que les patrons d’expression comportementale typiquement associés aux émotions humaines.
À travers cette nouvelle façon de conceptualiser les émotions, nos résultats suggèrent que les systèmes émotionnels neuronaux des vertébrés et invertébrés sont possiblement le fruit d’une évolution commune, qui aurait bifurquée il y a des millions d’années. En conséquence, nous concevons les états émotionnels comme universaux et présents dès la naissance.
Studies of emotions in vertebrates, especially in mammals, are abundant and well documented. While researchers have expressed a growing interest to study emotions in invertebrates, they generally attract less attention. Although they account for 97% of the animal kingdom, the nature and functions of emotions in invertebrates have been largely overlooked (Willmer, 1990).
By relating the rare studies that have been carried out by researchers, this thesis is meant as an attempt to dispel the doubts surrounding the existence of emotions in invertebrates by essentially two means: firstly, by studying emotions as central emotional states or emotion primitives, devoid of the subjective dimension as a defining feature of emotional process; and secondly, by analyzing the neuronal circuits, neurotransmitters and hormones, together with the behavioral patterns typically linked to emotions as a whole.
Through this new conceptualization of emotions, our findings suggest that the neural correlates of emotions in vertebrates and invertebrates are possibly the result of a common evolution, which would have diverged millions of years ago. Thus, we promote emotion states as innate and universal throughout the animal kingdom.