Marco Micone, écrivain-traducteur québécois? : une étude sociographique de ses transitions littéraires
Thèse ou mémoire
2017-05 (octroi du grade: 2018-03-21)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
TraductionMots-clés
- Marco Micone
- Sociologie de la traduction
- Approche sociographique
- Hybridité linguistique
- Littérature de migration
- Traduction-adaptation
- Autotraduction
- Théâtre québécois
- Sociology of translation
- Sociographical approach
- Linguistic hybridity
- Migration literature
- Translation-adaptation
- Self-translation
- Québécois theatre
- Literature - Canadian / Littérature - Canadienne (UMI : 0355)
Résumé·s
La présente thèse porte sur Marco Micone, écrivain-traducteur d’origine italienne immigré à Montréal en 1958. Son œuvre a fait l’objet de nombreuses études, la vaste majorité concernant ses écrits originaux et, dans une moindre mesure, ses autotraductions. Ses traductions-adaptations pour le théâtre, en revanche, ont été largement négligées. Notre recherche vise à combler cette lacune. Elle propose une exploration selon une approche sociographique (Bourdieu, 1993) de la trajectoire littéraire et professionnelle de Micone par laquelle sont mis en relief 1) l’interdépendance entre les textes de Micone (originaux et traductions) et les contextes dans lesquels ils ont vu le jour ; 2) l’articulation entre les contributions originales de Micone, ses traductions ainsi que ses autotraductions. Dans la mesure où ces différentes pratiques d’écriture se sont succédé dans le temps, se chevauchant à peine, nous accordons une importance particulière aux transitions, marquant le passage d’un type d’écriture à l’autre. Pour ce faire, nous proposons donc une relecture diachronique de son œuvre, de 1982 à 2008, en la resituant en regard des champs littéraires et sociaux dans lesquels elle s’inscrit. Outre les deux objectifs mentionnés plus haut, cette démarche vise à mieux comprendre l’habitus de cet écrivain-traducteur plurilingue, son positionnement dans les champs social et littéraire ainsi que son rapport complexe aux élites littéraires. Finalement, deux constats originaux ressortent de cette analyse : une apparente insécurité linguistique et littéraire - insécurité témoignant d’une position possiblement mal assurée dans le champ littéraire - ainsi que son goût marqué pour les expérimentations et l’hybridité linguistique. Ces deux aspects, qui traversent l’ensemble de sa trajectoire et lui donnent sens, découlent tant des affinités sociale, politique et esthétique de Micone que du statut « d’écrivain migrant » qu’il s’est vu accoler très tôt dans sa carrière. En intégrant une dimension sociale à la littérature de migration, notre étude de cas libère celle-ci de son interprétation romantique et met en lumière les critères d’admissibilité très serrés qui la distinguent et influencent la production des écrivains. Du point de vue traductologique, la contribution de notre thèse est double. Premièrement, celle-ci nous apprend que, tout comme la traduction, l’autotraduction peut être une façon d’intégrer un nouveau champ littéraire national. Deuxièmement, cette étude nous montre que l’habitus d’un écrivain-traducteur issu de la migration, enclin à divers ajustements, peut être hybride et plus malléable, car il résulte de la cohabitation de plusieurs professions, langues et cultures. Mots clés : Marco Micone, sociologie de la traduction, approche sociographique, hybridité linguistique, littérature de migration, traduction-adaptation, autotraduction, théâtre québécois. The present research focuses on Marco Micone, a writer-translator of Italian origins who migrated to Montreal in 1958. His literary production has been the subject of numerous studies, the vast majority of which concern his original writings and, to a lesser extent, his self-translations. His translation-adaptations for the theatre, on the other hand, have been largely neglected. Our research is aimed at filling this gap and suggests exploring Micone’s literary and professional trajectory from a sociological standpoint. Accordingly, the adoption of the sociographical approach (Bourdieu, 1992) sheds light on 1) the interdependence between Micone’s texts (both originals and translations) and the contexts in which they have been conceived; 2) the articulation between Micone’s original contributions, translations and self-translations. Insofar as these different practices of writing have succeeded - and barely overlapped - each other in time, we attach special importance to the transitions marking the passage from one type of writing to another. To do this, we propose a diachronic rereading of Micone’s works, from 1982 to 2008, by situating them in relation to the literary and social fields in which they were inscribed. In addition to the two objectives mentioned above, this approach aims to better understand the habitus of this plurilingual writer-translator, his position in the social and literary fields as well as his complex relationship with literary elites. Ultimately, two original findings emerge from this analysis: his apparent linguistic and literary insecurity – related to a possible ill-assured position within the literary field – as well as his marked taste for experimentation and linguistic hybridity. These two aspects, which cross the whole of his trajectory and give it meaning, originate from Micone's social, political and aesthetic affinities as well as from the status of "migrant writer" that was attached to him very early in his career. By integrating a social dimension to migration literature, our case study frees the latter from any romantic interpretation and highlights the tight eligibility criteria which characterize it and influence writers’ cultural production. From a translational point of view, the contribution of our thesis is twofold. First, it demonstrates that self-translation, like translation, can be a way of integrating a new literary national field. Secondly, this study shows that the habitus of a migrant writer-translator, influenced by numerous variables, can be hybrid and more malleable, as it derives from the coexistence of different professions, languages and cultures. Keywords: Marco Micone, sociology of translation, sociographical approach, linguistic hybridity, migration literature, translation-adaptation, self-translation, Québécois theatre.
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