L’action collective chez les travailleuses et les travailleurs précaires : étude comparative des dynamiques en milieux syndiqués
Thèse ou mémoire
2017-11 (octroi du grade: 2018-03-21)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Relations industriellesRésumé·s
Le contexte de précarité du marché de l’emploi au Québec ressort comme une problématique qui révèle des défis législatifs et structurels quant à la représentation collective des travailleuses et des travailleurs précaires. Ainsi, cette recherche propose d’analyser les dynamiques de l’action collective chez les travailleuses et les travailleurs précaires au regard des identités collectives, des mécanismes de socialisation et des structures démocratiques (Dufour-Poirier et Laroche, 2015). De surcroît, nous explorons les mécanismes qui entrent en jeu pour favoriser du changement institutionnel sous les pressions de ces actions collectives autant dans les institutions du travail (lois du travail, conditions de travail) que les organisations syndicales elles-mêmes. Dans le sens du travail institutionnel (Ben Slimane et Leca, 2010 ; Lawrence et Suddaby, 2006), nous comprenons le changement institutionnel au sein d’un processus multi-acteurs dans lequel les acteurs mobilisent des stratégies différentes (Mahoney et Thelen, 2010) et sont influencés par l’effet de ressources (notamment de ressources de pouvoir autant organisationnelles que de réseautage externe) spécifiques (Murray et al., 2010). Au plan théorique, cette recherche permet ainsi d’aborder le renouvellement syndical sous l’angle des travailleuses et des travailleurs précaires en revisitant le « modèle d’organisation » (organizing model).
Les données présentées dans ce mémoire proviennent de deux études de cas. Une recherche documentaire ainsi que d’une série d’entretiens individuels et de groupe au sein de deux organisations syndicales (n=8 et n=12) opérant dans deux entreprises distinctes ont été effectués.
Au regard de nos résultats, nous proposons de revoir les paramètres d’action collective en concentrant leur utilisation sur l’identité collective. Ainsi, les mécanismes de socialisation et les structures démocratiques se veulent des outils dans le processus de construction identitaire de l’action collective. Une identité collective ainsi définie serait déterminante dans la compréhension stratégique des amorces du changement institutionnel. Par ailleurs, les ressources de pouvoir permettraient à l’action collective de s’engager dans un processus de travail institutionnel tout en renforçant l’identité collective déjà existante. The context of precarity in the labour market in Quebec reveals legislative and structural challenges surrounding collective representation of precarious workers. This research proposes an analysis of precarious workers’ collective action dynamics under the scope of collective identities, socialisation mechanisms and democratic structures (Dufour-Poirier and Laroche, 2015). Moreover, we explore the mechanisms at play in institutional change under the pressure of collective actions towards work’s institutions (laws, working conditions) and unions themselves. In the sense of institutional work (Ben Slimane and Leca, 2010 ; Lawrence and Suddaby, 2006) we understand institutional change as a multi-actor process in which actors mobilize different strategies (Mahoney and Thelen, 2010) and are influenced by the effect of specific (Murray and al., 2010) resources (precisely power resources, organizational and external network). On the theoretical plane, this research proposes new ways to approach union renewal through precarious workers, thus revisiting the organizing model.
Data presented in this thesis emerges from two case studies. Literature research and a series of individual and group interviews with two unions (n=8 and n=12) operating in two distinct companies were operated in that matter.
In regard to our results, we suggest a revision of collective action’s framework focused around collective identity. By doing so, socialisation mechanisms and democratic structures appear as tools in the process of identity’s construction in the collective action. Thus defined, collective identity would determine the strategic comprehension of institutional change’s initiation. Furthermore, power resources would allow collective action’s engagement in the process of institutional work while reinforcing pre-existing collective identity.
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