Roche, papier, relique : une approche biographique et comparative de la consécration des images de Bouddha en Birmanie
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Le présent mémoire a pour sujet la consécration des images de Bouddha en Birmanie, c’est-à-dire, ce qui fait la différence entre une « simple représentation » du Bouddha et une image propre au culte, considérée comme efficace. La recherche présentée prend la forme d’une biographie d’objet qui suit le parcours des statues de Bouddha en marbre depuis la carrière de pierre jusqu’à leur installation dans un autel. De plus, un aspect comparatif est exploré afin d’inclure les images imprimées (autocollants, affiches, etc.), ce qui a permis d’enrichir les données en isolant certaines variables pertinentes. L’objectif de cette recherche est de montrer que si le rituel de consécration, largement documenté dans la littérature, est important, il est crucial de le contextualiser dans une chaine d’évènements sémiotiques plus large. En suivant la production, circulation, l’échange, et les pratiques autours de ces images, certains éléments discursifs, esthétiques et praxiques ont été isolés comme participant au processus de consécration des images de Bouddha. C’est ainsi une conception processuelle de la consécration qui est proposée ici, en complément de celle communément admise qui place le rituel comme seul acte performatif capable de changer le statut d’une image. Le dispositif sémiotique qui semble sous-tendre ce processus est celui de l’indexicalité, c’est-à-dire le caractère de contigüité, de contact, qu’un signe (la statue) partage avec son objet (le Bouddha). Il apparait donc que ce qui donne à une image de Bouddha sa légitimité, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du rituel, est avant tout la capacité qu’on a d’inférer un « vecteur de proximité » entre elle et le Bouddha historique. Cette explication permet de lier le rituel de consécration à des conceptions idéologiques plus larges par rapport à la ressemblance, à la matérialité et à l’efficacité performative. This thesis is about the consecration of Buddha images in Myanmar, i.e. what makes the
difference between a « simple image » and an image considered efficient for worship. Through
a « biography of things », this research follows the journey of a stone carved Buddha image
from the quarry to the shrine. Moreover, a comparative perspective is added to include printed
images (stickers, posters, etc.) in order to isolate some relevant variables at stake in the
consecration process. The goal is to show that if the ritual consecration is important, it is of
tantamount importance to contextualize it in a larger chain of semiotic events. By following the
production, the circulation, the trade and the practices involved around these images, some
discursive, aesthetic and praxical features have been isolated as participating to the consecration.
Hence a processual conception of the consecration is proposed, to complement the more
commonly admitted one stating the ritual as sole performative act able to change the status of a
Buddha image. The semiotic dispositive that emerged from this analysis is mostly indexical,
meaning the character of contiguity, of contact, that a sign (the image) shares with its object
(Buddha). It appears then that what gives an image its legitimacy, inside and outside the ritual,
is its capacity the beholder has to infer a « vector of proximity » between it and the historical
Buddha. This explanation allows us to link the consecration ritual to larger semiotic ideologies
about likeness, materiality and performativity.
This document disseminated on Papyrus is the exclusive property of the copyright holders and is protected by the Copyright Act (R.S.C. 1985, c. C-42). It may be used for fair dealing and non-commercial purposes, for private study or research, criticism and review as provided by law. For any other use, written authorization from the copyright holders is required.