Waskapiwin Nahitatowin ou comment résoudre les conflits internes d’une manière légitime dans la communauté des Atikamekw Nehirowisiwok d’Opitciwan
Thèse ou mémoire
2017-04 (octroi du grade: 2018-03-21)
Auteur·e·s
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
AnthropologieMots-clés
- Résolution des conflits
- Traditions juridiques autochtones
- Justice communautaire
- Justice réparatrice
- Autodétermination
- Anthropologie juridique
- Atikamekw
- Premières Nations
- Canada
- Conflict resolution
- Indigenous legal traditions
- Community justice
- Restorative justice
- Self-determination
- Legal anthropology
- First Nations
- Natives
- Aboriginals
- Anthropology - Cultural / Anthropologie - Culturelle (UMI : 0326)
Résumé·s
La justice réparatrice est le paradigme dominant lorsque les projets de justice communautaire en milieu autochtone sont abordés. Pourtant, cette théorie ne correspond pas tout à fait aux traditions juridiques autochtones, bien qu’elle y soit souvent associée. Le Système de protection sociale des Atikamekw d’Opitciwan et le Comité de justice sociale d’Opitciwan sont deux programmes de justice communautaire en vigueur dans la communauté des Atikamekw Nehirowisiwok d’Opitciwan, une nation autochtone du Québec. Ces initiatives font office d’une prise en charge locale de certains conflits internes, notamment de certaines infractions en matière criminelle et socioprotectionnelle. Ces projets ont été explicitement mis en place dans une démarche d’autodétermination du peuple Atikamekw Nehirowisiw et en réaction à certaines insatisfactions à l’égard du système juridique étatique. Concrètement, ces programmes de justice communautaire visent à résoudre certains conflits internes d’une manière qui soit considérée comme appropriée et légitime par la population d’Opitciwan. Ce mémoire a pour objectif de cerner les conceptions et pratiques de la justice des Atikamekw Nehirowisiwok d’Opitciwan, puis de les mettre en relation avec la théorie de justice réparatrice. À partir d’une enquête de terrain réalisée en 2014 à Opitciwan, je proposerai ici 10 principes qui caractérisent ce que représente une résolution légitime des conflits internes aux yeux des Atikamekw Nehirowisiwok d’Opitciwan, principes que leurs initiatives de justice communautaires tentent de mettre en application. Restorative justice is the dominant theoretical paradigm used when approaching community justice projects in indigenous communities. However, this theory does not entirely correspond to indigenous legal traditions, even though they are frequently associated. The Système de protection sociale des Atikamekw d’Opitciwan and the Comité de justice sociale d’Opitciwan are two community justice programs operating in the Atikamekw Nehirowisiwok community of Opitciwan, an indigenous nation in Quebec. These initiatives are a local way to take charge of certain internal conflicts, notably offenses of criminal and socioprotectional nature. These projects fall explicitly within the self-determination process of the Atikamekw Nehirowisiw people and have been established in response to some dissatisfactions regarding the state’s legal system. Concretely, these community justice programs aim to resolve some local conflicts in a way that is considered proper and legitimate by the people of Opitciwan. The objective of this dissertation is to identify the conceptions and practices of the Atikamekw Nehirowisiwok of Opitciwan about justice, and to put those in relation with the restorative justice theory. Based on fieldwork research completed in 2014 in Opitciwan, I will further suggest 10 principles that characterize what would represent a legitimate conflict resolution in the eyes of the Atikamekw Nehirowisiwok of Opitciwan, principles which their community justice projects attempt to put into practice.
Note·s
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre d'un projet de recherche intitulé « Renforcer la gouvernance atikamekw nehirowisiw : vers un modèle atikamekw de prise en charge des conflits et problèmes liés à la violence conjugale et à la protection de la jeunesse » sous la direction scientifique de Marie-Ève Sylvestre de l’Université d’Ottawa, Mylène Jaccoud de l’Université de Montréal, Christian Coocoo et Anne Fournier du Conseil de la Nation Atikamekw Nehirowisiw. Cette étude s’inscrit dans un partenariat international de recherche comparative ayant pour titre « État et cultures juridiques autochtones : un droit en quête de légitimité ». Ce projet de la chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones de l’Université d’Ottawa est dirigé par Ghislain Otis et est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH, Programme Partenariat 2013-2018). Pour plus de détails, visitez le site web du groupe de recherche : http://www.legitimus.ca/Ce document diffusé sur Papyrus est la propriété exclusive des titulaires des droits d'auteur et est protégé par la Loi sur le droit d'auteur (L.R.C. (1985), ch. C-42). Il peut être utilisé dans le cadre d'une utilisation équitable et non commerciale, à des fins d'étude privée ou de recherche, de critique ou de compte-rendu comme le prévoit la Loi. Pour toute autre utilisation, une autorisation écrite des titulaires des droits d'auteur sera nécessaire.