Du mysticisme bergsonien au Corps sans Organes : par-delà intelligence et représentation
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Ithaque ; no 21, p. 267-285.Éditeur·s
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Résumé·s
C’est dans Les deux sources de la morale et de la religion (1932) que Henri Bergson affirme sa volonté d’insérer la mystique au sein même de la pratique philosophique. Or, comment entendre une telle association ? Le présent article tentera de faire la lumière sur le sens et le rôle que revêt la mystique au sein de l’œuvre de Bergson. Il s’agira d’abord pour nous de caractériser la religion dynamique, et ce en opposition avec la religion statique, afin de montrer en quoi la mystique en constitue pour Bergson l’incarnation par excellence. Nous tenterons ensuite de dégager la forme du geste attribué par Bergson au mystique, qui apparaîtra comme un effort de coïncidence avec l’élan vital rendu possible par un dépassement des limites de l’intelligence. Ultimement, il s’agira de voir que l’essence de ce geste philosophique de dépassement identifié au sein de la mystique bergsonienne peut être mis en parallèle avec les développements de Deleuze et Guattari sur le Corps sans Organes (CsO), qui, lui, constitue une désorganisation, rendue possible par un geste d’éclatement des frontières naturelles, qui nous semble symétrique à celui préalablement mis en lumière dans Les deux sources de la morale et de la religion.