Abstract(s)
Cet article traite du rapport entre les exigences croissantes entourant la formation en
enseignement et le projet d'exclusion des femmes dont cette profession fait l'objet depuis le XIXe
siècle. À partir de son expérience du baccalauréat en enseignement, l'auteure questionne les
modes d'évaluation auxquels sont sujettes les étudiantes - basées sur l'intimité et la vie intérieure
-, le discours mélioratif autour des étudiants masculins, ainsi que la sévérité particulière des
facultés d’éducation envers des étudiantes en proie à des problèmes personnels typiquement
féminins (violence conjugale, grossesse, santé mentale, etc.). Elle montre que, par-delà les
apparences et malgré le haut taux de féminité de la profession, le travail de l'enseignement, dès la
formation universitaire, est sujet à des pressions masculinisantes par des processus de
marginalisation et d'exclusion des femmes.