Résumé·s
Cette recherche porte sur la famille dans le cinéma de Paul Thomas Anderson. Elle est à l’image des tensions et conflits que l’on retrouve dans la famille américaine contemporaine, dont des sociologues tels que Weber, Bateson, Becker et Sombart nous ont permis d'analyser le fondement et le (dys)fonctionnement. Le réalisateur place celle-ci au centre de ses films, en montrant, soit l’échec, soit la reconstitution substitutive, d’une cellule familiale. Tout en la valorisant, il en montre les failles. La dichotomie qui naît de l’opposition entre le bonheur familial et la réussite personnelle, économique ou sociale, fait ressortir une multitude de problèmes d’ordres familiaux que le cinéma d’Anderson semble exposer par l’échec du modèle patriarcal. Or, est-ce que la famille américaine, dans les films d’Anderson, est victime des aspirations économiques et de la réussite individuelle des hommes, qui causeraient ainsi son dysfonctionnement, ou est-elle plutôt la principale cause qui incite les non-conformistes à chercher des solutions dans des communautés alternatives? Notre hypothèse est que le perfectionnisme moral et son injonction de non-conformité, qui soutiennent le projet individuel, entrent en conflit avec la poursuite du bonheur familial. Cette dynamique d’oscillation entre le personnel et le collectif rejoint les idées développées par Ralph Waldo Emerson sur la confiance en soi et sur la construction du commun. Nous nous pencherons plus précisément sur l’analyse des personnages andersoniens qui s’intègrent dans une dynamique de type familial ou communautaire pour établir les bases d’une transformation émancipatrice.
This research focuses on the family in the films of Paul Thomas Anderson. His representation is a reflection of tensions and conflicts that are found in contemporary American family, that sociologists such as Weber, Bateson, Becker and Sombart allowed us to analyze the basis and the (dys) function. The director places the family at the center of his films, showing either the failure or the surrogate reconstitution of a family unit. While rewarding it, Anderson also shows the flaws of it. The dichotomy that arises from the contrast between family happiness and personal success, economic or social, reveals a multitude of family issues that Anderson’s cinema seems to expose by failure of the patriarchal model. Now, is the american family, in Anderson’s movies, suffered economic aspirations and individual success of men, thereby causing it to malfunction, or is it rather the main reason that prompts nonconformist to seek solutions in alternative communities? Our hypothesis is that moral perfectionism and his injunction of non-compliance, which supports individual project, conflicts with the pursuit of family happiness. This oscillation between the personal and the collective recall the ideas developed by Ralph Waldo Emerson on the self-reliance and on the construction of common trust. We will look more specifically at andersoniens characters that are part of a family or community in order to lay the foundations for an emancipatory transformation.