Violence meurtrière et désordre social dans la perle des Antilles : un portrait des homicides en Haïti
Thèse ou mémoire
2016-09 (octroi du grade: 2017-03-28)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
CriminologieRésumé·s
Cette étude porte sur la violence meurtrière en Haïti, qui selon plusieurs auteurs est maintenant à l'état endémique. Pourtant, son taux d’homicide officiel (10.2 par 100 000 habitants) se situe seulement légèrement au-dessus de la moyenne mondiale, mais demeure beaucoup plus bas que celui d'autres pays des Caraïbes ou d'Amérique Centrale. Le premier objectif de ce mémoire est de déterminer si le taux officiel proposé par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) représenterait une sous-estimation du phénomène. Afin de répondre à cet objectif, de nouvelles données provenant de la Commission Nationale Épiscopale Justice et Paix (CÉ-JILAP), qui recense les homicides s’étant produits dans l’ensemble du pays durant l’année 2012, ont été employées. Ces données ont été colligées à l’aide d’une grille comprenant des informations au sujet des victimes, des suspects et du motif du crime. Le second objectif de cette recherche est d'examiner la situation en Haïti face à celle de ses pays voisins. Pour ce faire, nous utilisons le cadre conceptuel et les données de l'Enquête mondiale sur l'homicide (EMH). Le but est de présenter les facteurs macro qui peuvent avoir un impact sur les taux de criminalité en Haïti. Les données de la CÉ-JILAP révèlent que le taux d’homicide de 10.2 par 100 000 habitants serait une sous-estimation du taux réel des homicides. Celui-ci se situerait plutôt entre 12.5 et 17.9 par 100 000 habitants. En ce qui concerne les données de l’EMH, les résultats démontrent que, comparativement aux autres pays, Haïti était plus touché par les conditions sociales adverses ce qui expliquerait la prévalence plus grande de l'homicide. En Haïti, l’on note la présence de types d'homicides rares que l'on retrouve peu dans les autres pays, soit des homicides liés au lynchage et à la sorcellerie. This study pertains to deadly violence in Haiti, which, according to scholars, has reached an endemic state. However, its homicide rate (10.2 per 100 000 inhabitants) is slightly above the global average. The first objective of the current study is to determine whether this rate, suggested by the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) represents an under estimation of the total number of homicides being perpetrated in this country. In order to meet this objective, disaggregated data on homicides in Haiti will be presented. Data from the Commission Nationale Épiscopale Justice et Paix (CÉ-JILAP), compiling homicide incidents which took place in 2012 are used (n = 1 133). The information was collected by using a coding sheet, which included information pertaining to victims, suspects and crime motive. The second objective of this project is to present these factors in the Haitian context, and to compare them to the situation in other countries across North America, Latin America and the Caribbean. We used the data and dynamic theory of homicide proposed by the World Homicide Survey (WHS) to this end. Questionnaires were distributed to informants hailing from 11 countries in order to further understand the manifestations of crime in this region. The data from the CÉ-JILAP reveal that the figure proposed by the UNODC is an underestimation of the actual homicide rate in Haiti. The estimated rate would be between 12,5 and 17,9 per 100 000 inhabitants. With regards to the WHS, results show that, compared to other countries, adverse social conditions such as poverty and inequality were very present in Haiti. Furthermore, informants noted a higher frequency of rare forms of homicides, such as lynching and homicides related to witchcraft.
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