Hip-hop, africanité, mixité : les représentations identitaires multiples chez les jeunes Guadeloupéens urbains
Thèse ou mémoire
2016-08 (octroi du grade: 2017-03-28)
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AnthropologieRésumé·s
La Guadeloupe s’est construite avec la colonisation européenne à partir de la traite négrière, aux dépens des populations africaines, et de multiples vagues de travailleurs migrants (Indiens, Syriens, etc.). Certains auteurs conceptualisent les dynamiques identitaires et ethniques de ces populations soit par une construction identitaire mixte, la créolisation, en rupture avec « l’Ancien Monde » (Glissant, 1997 ; Bonniol, 2006, etc.), soit par une conception essentialiste, l’afrocentricité, en continuité avec l’Afrique, où l’aliénation des anciens empires coloniaux est dénoncée (Asante, 2007; Mazama, 1997). Comment les jeunes Guadeloupéens urbains d’aujourd’hui se représentent-ils leurs identités ? Participent-ils à ce débat idéologique ? Cette étude analyse treize entretiens semi-dirigés de jeunes d’une vingtaine d’années, résidant à Pointe-à-Pitre et ses périphéries urbaines et majoritairement issus de la culture hip-hop, ainsi qu’une série d’observations participantes réalisées dans les studios d’enregistrement de certains répondants (été 2014).
À travers leurs discours, l’ethnicité guadeloupéenne est représentée par une vision pluriethnique et parfois mixte, à une vision d’ascendance africaine. Les représentations créoles ou afrocentriques sont rares. Certains jeunes mettent en avant leur africanité et d’autres s’en éloignent en s’identifiant à des ancêtres esclaves ou à une mixité ethnique. La culture hip-hop a également une place importante dans leurs représentations identitaires. Finalement, il est difficile de faire ressortir une tendance générale dans leurs discours, tant leurs dynamiques identitaires sont variées. Ce mémoire démontre l’intérêt de mettre en valeur la diversité des représentations identitaires et l’importance de considérer les discours identitaires individuels plutôt que ceux collectifs présents notamment dans la créolisation ou l’afrocentricité. Guadeloupe was built around the slave trade of African people, European colonization, and multiple waves of migrant workers (Indians, Syrians, etc.). Some scholars conceptualize the ethnicities and identities of these populations as mixed and “new”; Creolization, where a link to the "Old World" is no longer relevant (Glissant, 1997: Bonniol 2006, etc.). Others see an essentialist notion of African identity, Afrocentricity, while old colonial empires’ cultural alienations are denounced (Asante, 2007: Mazama, 1997). How do young urban Guadeloupeans represent their own identities today ? Do they participate in this ideological debate through their identifications? This thesis is based on thirteen semi-structured interviews of youths in their twenties living in Pointe-à-Pitre and peripheral urban areas who mainly associate themselves with hip-hop culture, and a series of participant observations made in the recording studios of the project participants (summer 2014).
Based on this research, I have concluded that Guadeloupe's collective identity can be represented as multiethnic, sometime comprised of a notion of mixed ethnicity, and often of African ancestry. However, representation of creole or afrocentric is rare. Moreover, some young people put forward their africanity, while others identify themselves with slave ancestors or mixed ethnicity. Hip-hop culture is also an important part of their identity representations. It is difficult to point out speech patterns because their identity dynamics are diversified. This study highlights the diversity of identity representations and the importance of considering individual identity dynamics rather than collective identity discourses present in particular in Creolisation or Afrocentricity
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