Diffusion des archives et travail de mémoire, le cas libanais

Abstract

Durant la période s’écoulant entre les années 1975 et 1990, le Liban se déchire dans une guerre civile qui laissera le "Pays du Cèdre" brisé et en ruine. Dès la fin de cette dernière, plusieurs citoyens libanais, en passant du belligérant à l’artiste contemporain, se lancent dans un travail de mémoire afin de repenser les années de conflits. Cet engagement populaire est effectué en réponse au devoir d’amnésie prôné par le gouvernement du pays. En se basant principalement sur la théorie relative au travail de mémoire et à la fonction archivistique de diffusion, mais en analysant également des cas concrets d’exploitation de documents, ce travail a pour objectif général de penser l’usage des archives dans le travail de commémoration libanaise d’après-guerre. Il montre de quelle manière la quête du souvenir lancée par une partie de la population du pays constitue une leçon et une invitation faites à l’ensemble des archivistes du pays appelés à participer à ce mouvement populaire. Le cas libanais devient alors un enseignement pour tous les professionnels dépositaires d’une partie de la mémoire collective du monde entier.