Étude des relations entre productivité et polysémie dans les processus de formation de mots : le cas de l’espagnol
Thesis or Dissertation
Abstract(s)
Ce mémoire s’intéresse aux processus de formation de mots. Nous postulons que les notions de productivité et de polysémie guident les locuteurs dans la sélection des procédés de formation de mots. Afin de vérifier notre hypothèse, nous avons porté nos observations sur un répertoire de mots suffixés de l’espagnol, le « Diccionario de los sufijos de la lengua española (DISULE) » de Faitelson-Weiser (2010, cf. www.sufijos.lli.ulaval.ca ). Nous avons évalué les degrés de productivité et de polysémie de chaque segment identifié comme étant un suffixe. Nous avons ensuite mis en relation les valeurs obtenues pour chacune des propriétés. Cette démarche, que nous avons testée, reconnaît le morphème comme unité d’analyse, ce qui se correspond au modèle grammatical Item et arrangement (Hockett, 1954).
Bien que le résultat de nos analyses ne nous permette pas d’établir des corrélations fortes entre les deux variables pour l’ensemble des suffixes, lorsque nous délimitons des contextes de concurrence spécifiques, nous pouvons constater que les relations entre productivité et polysémie suivent des patrons spécifiques à ceux-ci. En outre, nous remarquons que le modèle adopté est plus efficace dans la description de la polysémie que pour expliquer la productivité; ce qui nous amène à nous questionner sur la pertinence de l’opposition établie entre mot et morphème en tant qu’unités d’analyse. Nous concluons que les deux notions sont essentielles en morphologie. This thesis deals with the process of word formation. We assume that productivity and polysemy are guiding the speakers in the way they create words. To confirm this assumption, we have studied the list of Spanish words with suffixes included in the “Diccionario de los sufijos de la lengua española (DISULE)” by Silvia Faitelson-Weiser (2010, cf. www.sufijos.lli.ulaval.ca ). We have evaluated the levels of productivity and polysemy of each segment identified as a suffix. We have then correlated the values thus reached for each feature. In this approach, which we have fully tested, the morpheme is recognized as a unit of analysis in line with the grammatical model Item and arrangement (Hockett, 1954).
Even though our analysis did not enable us to find strong correlations between the two variables for all suffixes, when we define specific contexts of competition, we see that the relations between productivity and polysemy are following specific patterns. We also notice that the chosen pattern is more effective to describe polysemy than to explain productivity. We are thus led to question how relevant the opposition between word and morpheme, as units of analysis, really is. Our study focuses on these two notions of morphology.
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