Bodies, stories, cities : learning to read and write (in) Montréal with Gail Scott
Thèse ou mémoire
2015-10 (octroi du grade: 2016-03-23)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Études anglaisesMots-clés
- Littératures Québecoises
- Littératures Canadiennes
- Littératures (Anglo)Québécoises
- Littératures Urbaines
- Métaphore
- Pédagogie
- Dépendance
- Violence
- Corée du Sud
- Quebec Literatures
- Canadian Literatures
- (Anglo)Quebec Literatures
- Literatures of the City
- Metaphor
- Violence
- Addiction
- Pedagogy
- South Korea
- Literature - Canadian / Littérature - Canadienne (UMI : 0352)
Résumé·s
Cette lecture, tant critique, comparative, et théorique que pédagogique, s’ancre dans le constat, premièrement, qu’il advient aux étudiantEs en littérature de se (re)poser la question des coûts et complicités qu’apprendre à lire et à écrire présuppose aujourd’hui; deuxièmement, que nos pratiques littéraires se trament au sein de lieux empreints de différences, que l’on peut nommer, selon le contexte, métaphore, récit, ville; et, troisièmement, que les efforts et investissements requis sont tout autant couteux et interminable qu’un plaisir et une nécessité politique. Ces conclusions tendent vers l’abstrait et le théorique, mais le langage en lequel elles sont articulées, langage corporel et urbain, de la dépendance et de la violence, cherche d’autant plus une qualité matérielle et concrète. Or, l’introduction propose un survol des lectures et comparaisons de Heroine de Gail Scott qui centre ce projet; identifie les contextes institutionnels, historiques, et personnels qui risquent, ensuite, de décentrer celui-ci.
Le premier chapitre permet de cerner le matérialisme littéraire qui me sert de méthode par laquelle la littérature, à la fois, sollicite et offre une réponse à ces interrogations théoriques. Inspirée de l’œuvre de Gail Scott et Réjean Ducharme, premièrement, et de Walter Benjamin, Elisabeth Grosz, et Pierre Macherey ensuite, ‘matérialisme’ fait référence à cette collection de figures de pratiques littéraires et urbaines qui proviennent, par exemple, de Georges Perec, Michel DeCerteau, Barbara Johnson, et Patricia Smart, et qui invitent ensuite une réflexions sur les relations entre corporalité et narrativité, entre la nécessité et la contingence du littéraire. De plus, une collection de figures d’un Montréal littéraire et d’une cité pédagogique, acquis des œuvres de Zygmunt Bauman, Partricia Godbout, et Lewis Mumford, constitue en effet un vocabulaire nous permettant de mieux découvrir (et donc enseigner) ce que lire et apprendre requiert.
Le deuxième chapitre propose une lecture comparée de Heroine et des romans des auteures québécoises Anne Dandurand, Marie Gagnon, et Tess Fragoulis, dans le contexte, premièrement, les débats entourant l’institutionnalisation de la littérature (anglo)Québécoise et, deuxièmement, des questions pédagogiques et politiques plus larges et plus urgentes que nous pose, encore aujourd’hui, cette violence récurrente qui s’acharna, par exemple, sur la Polytechnique en 1989. Or, cette intersection de la violence meurtrière, la pratique littéraire, et la pédagogie qui en résulte se pose et s’articule, encore, par le biais d’une collection de figures de styles. En fait, à travers le roman de Scott et de l’œuvre critique qui en fait la lecture, une série de craques invite à reconnaître Heroine comme étant, ce que j’appelle, un récit de dépendance, au sein duquel se concrétise une temporalité récursive et une logique d’introjection nous permettant de mieux comprendre la violence et, par conséquent, le pouvoir d’une pratique littéraire sur laquelle, ensuite, j’appuie ma pédagogie en devenir.
Jetant, finalement, un regard rétrospectif sur l’oeuvre dans son entier, la conclusion de ce projet se tourne aussi vers l’avant, c’est-à-dire, vers ce que mes lectures dites matérialistes de la littérature canadienne et québécoise contribuent à mon enseignement de la langue anglaise en Corée du Sud. C’est dans ce contexte que les propos de Jacques Rancière occasionnent un dernier questionnement quant à l’historique des débats et des structures pédagogiques en Corée, d’une part, et, de l’autre, les conclusions que cette lecture de la fiction théorique de Gail Scott nous livre. This simultaneously comparative, theoretical, and pedagogical project is rooted in the recognition that it behooves students and teachers to ask about the costs, complicities, and competing interests constantly involved in learning to read and write (about) literature today; that literary practice takes place in a space or a structure of irreducible differences called, variously, but not exclusively, metaphor, narrative, or the city; and that the labour and investments required therefore to negotiate our (dis)course towards becoming increasingly learned and literate subjects is as costly and interminable as likewise a pleasure and a political necessity. While such conclusions tend toward the relatively abstract, the language of bodies and cities, and of addiction and violence, is meant to be all the more concrete and material therefore. The introduction maps out the landscape of readings and comparisons of Gail Scott's Heroine that are the centre of the project and identifies the institutional, historical, and personal contexts that threaten at every turn to decentre my practice here.
Chapter one articulates and illustrates the literary materialist methods employed, whereby literature is the preferred medium for conducting such theoretical investigations. Derived first from Gail Scott and Réjean Ducharme's theoretical-fictions, and then from the work of Walter Benjamin, Elizabeth Grosz and Pierre Macherey, this materialism refers to a collection of figures of the world as a book, and to the close comparisons consequently of different representations of the practice of reading found, for instance, in George Perec, Michael DeCerteau, Barbara Johnson, and Patricia Smart, all of which invites an interrogation of the relationship between bodies and stories that make the simultaneous necessity and contingency of literary practice all the more legible and teachable. Similarly, a collection of figures of literary Montreal, and of the pedagogical city more generally, gathered from a range of writers including Zygmunt Bauman, Patricia Godbout, and Lewis Mumford, provides a vocabulary in which to better describe what the differential spaces of literature look and feel like and what reading in turn (and learning) requires.
Chapter two reads Scott's Heroine alongside other contemporary Québécois women writers, including Anne Dandurand, Marie Gagnon and Tess Fragoulis, initially, in the context of debates surrounding the institutionalization of (anglo)Quebec literature, but then in terms too of the much broader and more urgent pedagogical and political questions raised by the recurrence of gun violence at schools like the Polytechnique in Montreal, in 1989. That question of the relationship between violence, literary practice, and pedagogy, here, is compelled and enabled, specifically, by a collection of literary figures. Specifically, a series of cracks in both Scott's narrative and across much of the body of critical writing about her work, invites a reading of Heroine as a narrative of addiction, so-called, whereby the peculiarly recursive temporality of addiction, as well as its logic of introjection, invite a better understanding of the violence and power of the practice of literature upon which, in turn, is grounded the pedagogy under construction here.
Looking back, then, onto the work the project does as a whole, the conclusion looks forward also to the ways in which the materialist readings of literature here lead and contribute to the author's teaching of language to aspiring teachers of English as a foreign language in Korea. In this context, the assumptions investing Jacques Ranciere's work provide a frame for my intersecting of the history of educational debates and structures in Korea and the conclusions drawn in these close literary readings of Gail Scott's experimental prose.
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