Abstract(s)
Cette thèse repose sur trois essais portant sur les contrats financiers de partage de risque en l'absence d'engagement. Les règlements judiciaires des litiges sur les contrats étant longs et coûteux, les parties y recourent rarement. Les contrats doivent donc intégrer des contraintes "auto-exécutoires" qui garantissent qu'aucun des signataires n'a jamais d'incitation à renier ses engagements. Ces contraintes rendent le partage de risque moins efficace.
Le premier essai décrit un contrat financier dynamique et auto-exécutoire entre une banque neutre vis-à-vis du risque et une firme riscophobe soumise à des revenus aléatoires. On suppose que la firme peut épargner une partie de ses revenus. Si l'épargne peut servir de garantie financière, le contrat l'utilise au mieux pour relâcher les contraintes d'engagement de la banque et améliorer le lissage. La dynamique du contrat repose alors sur une variable d'état qui est la différence entre le stock d'épargne et la dette accumulée envers la banque, c'est-à-dire l'actif net de la firme. Ces résultats dépendent de l'hypothèse que le compte d'épargne est parfaitement saisissable et que le taux d'escompte des agents est égal au taux d'intérêt. Sous ces conditions, le contrat atteint en un nombre fini de périodes un état stationnaire où les revenus de la firme sont parfaitement lissés.
Le deuxième essai étudie l'effet de la responsabilité des banques pour les dommages environnementaux causés par leurs clients. On étudie l'impact de la responsabilité bancaire sur les incitations à la prévention quand les contrats financiers
sont auto-exécutoires. La responsabilité bancaire détériore les conditons d'autarcie des banques. À la suite d'un accident environnemental, les banques légalement responsables sont plus enclines à refinancer la firme en cause. La responsabilité bancaire relâche donc les contraintes d'engagement des banques, améliorant ainsi le partage de risque obtenu par la firme. Mais, par là-même, elle diminue les incitations de la firme à investir dans la réduction des risques. On montre également que lorsqu'il y a responsabilité bancaire, le montant investi en prévention correspond à l'optimum de plein engagement. Si le niveau d'investissement socialement efficace est supérieur au niveau de plein engagement, la responsabilité bancaire peut ne pas être désirable.
Dans le troisième essai, on examine la structure de capital d'une firme riscophobe financée par un contrat auto-exécutoire avec un investisseur. Financement par dette et financement par actions se distinguent, dans ce contrat, par la définition des droits de propriété sur les actifs. Ces droits influencent les conditions d'autarcie du financier et donc les contraintes auto-exécutoires. Un contrat de dette est tel que le financier ne peut pas emporter les actifs de la firme en autarcie. Par contre, des actionnaires sont propriétaires de l'entreprise et leurs contraintes auto-exécutoires sont plus serrées parce qu'ils peuvent bénéficier des actifs de la firme après avoir brisé le contrat. Comme l'efficacité des contrats auto-exécutoires en terme de lissage de la consommation est très liée aux conditions d'autarcie, un contrat de dette défini de cette manière est préférable à un contrat de 'financement par actions.