Aux frontières mouvantes des mouvements sociaux, ou quand les partis politiques s’en mêlent : le cas du souverainisme au Québec
Article [Accepted Manuscript]
Abstract(s)
Le concept de mouvement social, dans sa définition usuelle, fait référence à l’ensemble des militants et des organisations, qui, structurés plus ou moins formellement en réseaux, développent des actions concertées en faveur d’une cause plus ou moins définie. Quelle que soit l’approche théorique considérée, les organisations du mouvement social sont présentées comme distinctes de partis politiques perçus comme des acteurs de la politique institutionnelle, intervenant au sein de l’arène électorale. Dans cette perspective, les partis politiques et les mouvements sociaux entretiennent évidemment des relations, mais sont présentés comme opérant sur des terrains de jeux disjoints : la représentation politique institutionnalisée pour les uns, le champ de la protestation sociale pour les autres. Pourtant, la « frontière » entre participation politique institutionnelle et extra-institutionnelle est on ne peut plus poreuse. Dans cet article, nous soutenons que, dans certaines configurations de mouvements sociaux, les partis politiques peuvent faire partie intégrante du mouvement social dont ils sont issus et en constituent même les acteurs pivots. En basant notre démonstration sur le cas du mouvement souverainiste au Québec et sa transformation au cours des 40 dernières années, nous montrons comment le Parti québécois et le Bloc québécois se trouvent au coeur de la mouvance souverainiste et contribuent encore, vaille que vaille, à la définition d’un mouvement qui les dépasse. The usual definition of social movement refers to activists and organizations, more or less structured in networks, which developed concerted actions in favour of a claim, more or less defined. Whatever the theoretical background considered, social movement organisations are presented as distinct from political parties. Political parties are playing in the electoral arena and are the main actors of institutional politics. In that respect, political parties and social movements are known to interact, but they are supposed to play in two distinct fields : institutional political representation for political parties and social protests for social movements. Yet, the border between institutional and extra-institutional politics is very permeable. In this article, we argue that, in certain social movement configurations, political parties could be an integral part of the social movements from which they emerge, and could even constitute central actors. Our analysis is based on the sovereignist movement in Québec and the study of its transformation through the last 40 years. We show how the Parti québécois and the Bloc québécois are at the centre of the sovereignist movement and still contribute to the definition of a movement that goes beyond their own organisations.
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