De Thiaroye on aperçoit l'île de Gorée. Histoire, anthropologie et mémoire d'un massacre colonial au Sénégal
Thèse ou mémoire
2014-08 (octroi du grade: 2015-02-18)
Auteur·e·s
Cycle d'études
DoctoratProgramme
AnthropologieMots-clés
- Tirailleurs sénégalais
- Répression coloniale
- Honneur
- Mémoire collective
- Sénégal
- Interdisciplinarité
- Mobilisations sociales
- Postcolonialisme
- Tirailleurs sénégalais
- colonial repression
- honour
- collective memory
- Senegal
- interdisciplinarity
- social mobilisations
- postcolonialism
- Anthropology - Cultural / Anthropologie - Culturelle (UMI : 0326)
Résumé·s
Cette thèse, au croisement de l’histoire et de l’anthropologie, prend pour objet les représentations d’un massacre colonial, la répression sanglante de tirailleurs sénégalais survenue au camp de Thiaroye, à proximité de Dakar, le 1er décembre 1944. Il s’agit d’abord de mieux documenter l’événement historique lui-même qui, soixante-dix ans après les faits, reste un sujet de controverse historiographique. D’autre part, inscrire les réappropriations passées et actuelles de ce drame dans diverses temporalités donne à lire la trajectoire de la nation sénégalaise postcoloniale à travers le prisme de la mobilisation de référents historiques. Ce travail sur la mémoire de cet événement s’appuie sur plus de soixante entretiens, l’analyse des œuvres d’art traitant de cet événement, un travail d’archives – des sources coloniales mais aussi différents journaux depuis 1945 jusqu’à aujourd’hui –, enfin une dimension ethnographique de recherche action, notamment auprès de lycéens sénégalais. Aujourd’hui, au Sénégal, les représentations attachées à l’événement du 1er décembre 1944 apparaissent comme un des paradigmes de la mémoire coloniale. Tenter de décrire ces usages du passé sur plus de soixante-dix ans permet alors d’envisager l’articulation entre des mémoires dominantes – officielles ou non –, des formes particulières de rappel du passé et le rôle de ce passé dans certaines dynamiques identitaires. By connecting history and anthropology, this thesis analyses the representations of the Thiaroye massacre, a repression of the tirailleurs sénégalais, Western African conscripts of the French army, in the Thiaroye camp on the outskirts of Dakar that took place on December 1st, 1944. First, it aims at documenting the event that, sixty years after, remains a controversial issue among the historians. Secondly, this thesis aims at analysing both the past and current use of this tragedy in different periods of time-scales. As a consequence, it helps to read the path of the post-colonial senegalese nation through the use of historical referents. This work dealing with the history of Thiaroye massacre is based on more than sixty interviews, the analysis of the works of art representing the event, different kind of archives (colonial sources and press journals published since 1945 until today), and the ethnographic investigation (for instance among the college students). The representation of the December 1st 1944 is currently one of the paradigms of the colonial memory in Senegal. By trying to describe the use of the past during more than sixty years, it is possible to consider the links between the dominant memory – official as well as unofficial – or the specific forms of remembrance and the role of this past in the some identity dynamics.
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