Postdramatisme et esthétique de l’indécidabilité dans Cleansed et Phaedra’s Love de Sarah Kane
Thèse ou mémoire
2014-08 (octroi du grade: 2015-02-18)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Littérature comparéeMots-clés
- Sarah Kane
- Théâtre "In-Yer-Face"
- In-Yer-Face theatre
- Violence
- Théâtre postdramatique
- Postdramatic theatre
- Spectre politique
- Political spectrum
- Imagination pornographique
- Pornographic imagination
- Obscène
- Culture d'en bas
- Culture from below
- Esthétique de l'indécidabilité
- Aesthetics of undecidability
- Nasty nineties
- Literature - Comparative / Littérature - Comparée (UMI : 0295)
Résumé·s
Face à l’opacité interprétative et la faillite du langage auxquelles nous nous heurtons dans l’analyse des œuvres-chocs de Sarah Kane, quelle approche nous permettrait de commenter exhaustivement les formes et les moyens mis en œuvre par la dramaturge pour imprimer sa marque dans l’esprit du spectateur contemporain? Le théâtre postdramatique, paradigme élaboré par Hans-Thies Lehmann, présenterait a priori un dispositif pertinent pour faire lumière sur des problématiques contemporaines cruciales en jeu dans l’œuvre de Kane. Aucunement univoque, car soumis à l’interprétation et à l’engagement du spectateur, le caractère politique des pièces, pourtant spectral, s’avère ici essentiel. Ce spectre politique se laisse percevoir à travers le prisme de la violence et la nécessité du choc semble être son parti pris pour redéfinir le rôle du théâtre dans nos sociétés modernes caractérisées par la circulation massive des images à travers les nouveaux médias. Un lien de coresponsabilité de l’artiste et du spectateur se crée: l’œuvre nous interroge, spectateur/lecteur, sur la part mystérieuse de ce fond de cruauté humaine et sur notre complicité dans l’omniprésence de la violence à travers la consommation de ses produits. Mettant en relief les caractères transgressifs venant bousculer nos affects à travers des références à la « culture d’en bas » et un exercice des limites du spectaculaire centré sur l’obscène et le détournement des codes de la pornographie, cette lecture postdramatique de Cleansed et de Phaedra’s love entend restituer à l’œuvre de Kane son énergie pour un changement qui passe par un éveil des sens. Faced with the interpretive opacity and failure of language in the analysis of Sarah Kane’s violent plays, what approach could allow us to review the forms and means used by the playwright in order to leave her mark in the mind of the contemporary viewer? The paradigm of the post-dramatic theater, proposed by Hans-Thies Lehmann, constitutes an appropriate device for highlighting the contemporary issues at stake in the work of Kane. Since it strongly depends on the interpretation and the engagement of the viewer, the meaning of the plays are not univocal. Their spectral political nature proves essential here. This political spectrum reveals itself through the prism of violence. The necessity of shock appears to be its bias to redefine the role of theater in modern societies characterized by the flow of images through mass media. A link of co-responsibility between artist and viewer is created. Indeed as viewers/readers, Kane’s plays lead us to question ourselves on the mysterious and intimate depths of human cruelty and our complicity with the omnipresence of violence through consumption of its products. By focusing on the transgressive characteristics of Kane’s dramatic art that shake viewers out of their affective complacency through the references to "culture from below" and through the use of an obscene language and imagery, and through the diversion of pornography’s codes, this postdramatic reading of Cleansed and Phaedra's love intends to restore the energy inherent in Kane’s work. It is an energy that aims for radical change by awakening our senses.
Note·s
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