Les réseaux militaires comme acteurs des relations internationales : le cas du Multinational Interoperability Council
Thèse ou mémoire
2013-10 (octroi du grade: 2014-03-03)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Science politiqueMots-clés
- Relations internationales
- Réseaux
- Sécurité
- Militaires
- Pratiques
- Institutionnalisme
- Stratégie
- MIC
- Interopérabilité
- International relations
- Networks
- Security
- Military
- Practices
- Institutionalism
- Strategy
- Interoperability
- Political Science - International Law and Relations / Science politique - Droit et relations internationales (UMI : 0616)
Résumé·s
Depuis plus de cinquante ans, les puissances occidentales ont créé toutes sortes de réseaux militaires internationaux, afin de renforcer leurs liens et harmoniser leurs techniques, leurs équipements et leurs façons de faire. Jusqu’à ce jour, ces regroupements sont demeurés largement ignorés de la discipline des relations internationales. Or, la mondialisation des échanges et l’essor des technologies de l’information ont ouvert les processus politiques à de nouveaux acteurs, y compris en matière de sécurité, jetant un éclairage nouveau sur le rôle, la mission et les responsabilités que les États délèguent à ces réseaux. En menant une analyse approfondie d’un réseau militaire, le Multinational Interoperability Council, cette recherche a pour objectifs de définir les réseaux militaires internationaux en tant que catégorie d’analyse des relations internationales, de documenter empiriquement leur fonctionnement et de mieux comprendre leur rôle dans le champ de la sécurité internationale. Pour ce faire, la démarche propose de recourir à l’appareil conceptuel de l’institutionnalisme relationnel, de la théorie des champs et du tournant pratiques en relations internationales. Cette combinaison permet d’aborder les dimensions institutionnelle, cognitive et pratique de l’action collective au sein du réseau étudié.
L’analyse nous apprend que, malgré une influence limitée, le MIC produit une identité, des
capacités, des préférences et des effets qui lui sont propres. Les acteurs du MIC ont eux-mêmes généré certaines conditions de son institutionnalisation, et sont parvenus à faire du réseau, d’abord conçu comme une structure d’échanges d’informations, un acteur intentionnel du champ de la sécurité internationale. Le MIC ne peut agir de façon autonome, sans contrôle des États. Cependant, les relations établies entre les militaires qui y participent leur offrent des capacités – le capital social, politique et d’expertise – dont ils ne disposeraient pas autrement, et qu’ils peuvent mobiliser dans leurs interactions avec les autres acteurs du champ. For more than fifty years, Western powers have created many different forms of international military networks, in order to strengthen their ties and harmonize their technics, equipment and ways of doing things. To date, these groups have remained largely ignored by the academic discipline of International Relations. And yet, globalization and the rise of information technologies have provided many new actors with an access to political processes, including in the field of security. This evolution sheds new light on the role, mission and responsibilities that states assign to these networks. This research conducts an in-depth analysis of one military network, the Multinational Interoperability Council. The aim of this analysis is threefold: to define international military networks as a category of analysis for International Relations, to document empirically their functioning, and to understand their role in the field of internal security. To do so, the analytical framework combines the conceptual apparatus of relational institutionalism, the theory of social fields, and the methodological tools of the practice turn in International Relations. This combination allows for addressing the institutional, cognitive and practical dimensions of collective action within the network.
The analysis reveals that, despite a limited influence, the MIC produces its own identity,
capabilities, preferences and effects. The MIC’s actors have been able to create the conditions of its institutionalization, and they have succeeded in turning the network into an intentional actor of the international security field, while it was originally created as a mere structure of exchange of information. The MIC is not able to act autonomously, without states’ control. However, the relations established by the military who belong to it have provided them with capabilities – social, political and expertise capitals – that they would not otherwise possess, and which they can mobilize in their interactions with other actors of the field.
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