Histoire(s) et historiographie du cinéma en France : 1896-1953
Thèse ou mémoire
2013-11 (octroi du grade: 2014-03-03)
Auteur·e·s
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Études cinématographiquesMots-clés
- Historiographie
- France
- histoire du cinéma
- opération historiographie
- Michel de Certeau
- histoire traditionnelle du cinéma
- nouvelle histoire du cinéma
- Congrès de Brighton
- Georges Sadoul
- Henri Mercillon
- Historiography
- film history
- historiographical operation
- traditional film history
- new film history
- Brighton Congress
- Communications and the Arts - Cinema / Communications et les arts - Cinéma (UMI : 0900)
Résumé·s
Cette thèse s’inscrit dans la lignée des récents travaux de réévaluation de l’histoire des études cinématographiques. Son objectif est de réviser la conception actuelle de l’historiographie du cinéma en France de 1896 jusqu’au début des années 1950 en remettant en question la vision homogène du courant historique de l’histoire traditionnelle du cinéma telle que l’ont présentée les tenants de la nouvelle histoire du cinéma.
Cette thèse se divise en trois parties. J’expose dans la première mon cadre et mon principal outil d’analyse. Je présente l’opération historiographique telle que définie par Michel de Certeau, soit comme le croisement d’un lieu social marqué par des cadres intellectuels dominants, d’un ensemble de procédures dont l’historien se sert pour sélectionner ses sources et construire les faits, et enfin, d’une écriture qui implique l’élaboration d’un système de relations entre les différents faits construits. Je décris ensuite les courants historiques en France des années 1870 jusqu’au début des années 1950. Ce panorama me permet de mieux identifier les échanges, les emprunts et les enrichissements qui se sont opérés entre l’histoire et l’histoire du cinéma durant cette période.
Dans la deuxième partie, je « construis » depuis l’intérieur d’un vaste ensemble de discours d’historiens du cinéma, d’historiens de la culture et de théoriciens du cinéma ce qui deviendra la conception dominante de l’historiographie du cinéma. Je montre qu’elle est élaborée par ceux que plusieurs commentateurs nomment les nouveaux historiens du cinéma et qu’elle se réduit à la succession de deux grands courants historiques : l’histoire traditionnelle et la nouvelle histoire du cinéma. J’expose ensuite comment cet acte de périodisation est instrumentalisé par ceux qui l’effectuent. L’objectif des nouveaux historiens n’est pas d’exhumer la pluralité des écritures de l’histoire du cinéma, mais plutôt de mettre en évidence la rupture qu’ils opèrent au sein de l’historiographie du cinéma. L’examen de la place accordée au dispositif cinématographique Hale’s Tours dans les histoires générales parues avant et après le Congrès de Brighton me permet finalement d’atténuer la rupture entre ces deux courants historiques.
Dans la troisième partie, j’engage l’examen de plusieurs manières d’approcher l’histoire du cinéma. J’identifie différentes ruptures dans l’historiographie française du cinéma concernant l’objet historique que les historiens se donnent, les outils conceptuels qu’ils convoquent et leurs relations aux sources qu’ils utilisent. Ces études de cas me permettent au final de témoigner de la richesse de l’historiographie française du cinéma avant le début des années 1950. This thesis is one of several recent works to re-evaluate the history of film studies. Its goal is to revise the present-day conception of film historiography in France from 1896 to the early 1950s by calling into question the view of traditional film history as homogeneous portrayed by the new film historians.
This thesis is divided into three sections. In the first, I describe my tools and analytical framework. I discuss the historiographical operation as it defined by Michel de Certeau, as the three-way encounter of a social space marked by dominant intellectual frameworks, a range of procedures used by historians to select their sources and construct events, and, finally, the writing of history, which involves creating a system of relations between the various events so constructed. I then describe historical currents in France from the 1870s to the early 1950s. This survey enables me to better identify the exchanges, borrowings and enrichments that occurred during this period between history and film history.
In the second part, I “construct” from within a vast range of discourses – those of film historians, cultural historians and film theorists – the dominant conception of film historiography. I show that it is created by product of those who are known by many commentators as the new film historians and that it is reduced as the succession of two great historical currents: traditional film history and new film history. I then discuss how this periodisation has been instrumentalised by those who created it. The goal of the new historians is not to bring to light the plurality of writings on film history, but rather to show the break that they have brought about in film historiography. Finally, a discussion of the role accorded to the mode of film exhibition known as Hale’s Tours in general film histories published before and after the Brighton Congress enables me to soften the break between these two historical currents.
In the third part, I examine several ways of approaching film history. I identify various breaks in film historiography in France with respect to the historical topic historians adopt, the conceptual tools they call upon and the relations between these historians and the sources they employ. These case studies, finally, enable me to document the wealth of film historiography in France before the early 1950s.
Note·s
Thèse de doctorat effectuée en cotutelle au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal et à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de la Faculté des lettres de l'Université de Lausanne.Ce document diffusé sur Papyrus est la propriété exclusive des titulaires des droits d'auteur et est protégé par la Loi sur le droit d'auteur (L.R.C. (1985), ch. C-42). Il peut être utilisé dans le cadre d'une utilisation équitable et non commerciale, à des fins d'étude privée ou de recherche, de critique ou de compte-rendu comme le prévoit la Loi. Pour toute autre utilisation, une autorisation écrite des titulaires des droits d'auteur sera nécessaire.