La théâtralisation du pâtir dans la pièce de théâtre L’Île de la Demoiselle et dans le roman Kamouraska d’Anne Hébert
Thèse ou mémoire
2013-08 (octroi du grade: 2014-03-03)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
MaîtriseProgramme
Littératures de langue françaiseRésumé·s
La passion est un élément central dans les œuvres d’Anne Hébert. Chez les personnages hébertiens, la passion se traduit par une rhétorique distinctive: la rhétorique du pâtir. L’Île de la Demoiselle, pièce de théâtre radiophonique diffusée en 1974, ainsi que Kamouraska, roman publié en 1970, sont des exemples de la construction textuelle du pâtir. Cette forme de souffrance est particulière dans le cas des deux œuvres, car elle semble à la fois subie et voulue par les protagonistes. Notre mémoire porte sur un outil de théâtralisation spécifique, la parole dans le texte, et ce, principalement celle des héroïnes Marguerite de Notron et Elisabeth d’Aulnières. Nous étudions comment le discours construit un pâtir en partie subi, mais aussi maîtrisé et voulu par les protagonistes par le biais de la théâtralisation de la parole. À l’image du théoricien Jean-Pierre Richard, nous effectuons pour chacune des œuvres des microlectures d’extraits, afin de montrer comment le pâtir se déploie dans la parole au fil des phrases. Ces microlectures servent de tremplin à une ouverture sur l’ensemble du texte. Nous appuyant sur la théorie du langage d’Austin, nous analysons le discours, afin de montrer comment il y a performativité de la parole chez les protagonistes, même si les personnages en proie à la passion semblent inactifs. Notre objectif est de montrer comment la mise en scène de la parole est la même dans les deux œuvres. Passion is a vital element in Anne Hebert’s work. This passion results in a peculiar rhetoric for the characters: the rhetoric of suffering. L’Île de la Demoiselle, theater radio broadcast in 1974, and Kamouraska, novel published in 1970, are prime examples of the textual construction of suffering. In the case of those two works, this kind of suffering is distinctive because it seems to be altogether sustained and desired by the protagonists. This master thesis focuses on one specific tool of dramatization, speech, primarily by the main characters Marguerite de Notron and Elisabeth d’Aulnières. We study how the speech builds sustained, mastered and desired suffering of the main characters via dramatization. For each work, we make microlectures, like the theorician Jean-Pierre Richard did, to study how the suffering unfolds in the speech throughout the text. We use the theory of Austin on language to analyze with various textual themes how there is performativity of speech even if the main characters seem inactive. Our goal is to show how speech staging is the same in both works.
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