Le cinéma des Premières Nations du Québec et des Inuit du Nunavut : réappropriation culturelle et esthétique du sacré
Thèse ou mémoire
2013-04 (octroi du grade: 2013-09-03)
Auteur·e·s
Directeur·trice·s de recherche
Cycle d'études
DoctoratProgramme
Études cinématographiquesMots-clés
- Cinéma autochtone et inuit
- Esthétique du sacré
- Tradition orale
- Langues autochtones
- Postcolonialisme
- Pratiques orales du cinéma
- Méthodologie autochtone
- Analyse filmique
- Réappropriation culturelle
- Indigenous methodologies
- Aesthetics of the sacred
- First Nations and Inuit cinema
- Film analysis
- Oral practices of cinema
- Oral tradition
- Postcolonialism
- Indigenous culture
- Communications and the Arts - Cinema / Communications et les arts - Cinéma (UMI : 0900)
Résumé·s
Résumé
Cette thèse de doctorat porte sur le cinéma envisagé comme un agent de réappropriation culturelle pour les Premières Nations du Québec et les Inuit du Nunavut. De manière plus spécifique, nous avons cherché à comprendre comment les peuples autochtones et inuit se servent d’un médium contemporain pour prendre la parole, revendiquer leurs droits politiques et réécrire une histoire ayant été jusqu’à récemment racontée selon le point du vue de médiateurs externes.
À cet effet, l’emprunt d’éléments propres aux méthodologies autochtones, autant dans la forme que dans le contenu, auront permis de faire ressortir un aspect particulier des cultures autochtones, soit la manifestation d’une pensée orale centrée autour de la notion du sacré. La première partie de cette recherche est ainsi consacrée à la théorisation d’un sacré autochtone omniprésent dans toutes les sphères de leur quotidien, et qui se transpose à l’écran sous la forme d’une esthétique particulière, que nous nommons esthétique du sacré.
En outre, le visionnement et l’analyse de courts et de long-métrages autochtones et inuit ont fait ressortir avec force les principaux éléments d’une esthétique du sacré qui s’exprime entre autres à travers une éthique de travail privilégiant la collaboration communautaire et une écoute attentive de la parole de l’interlocuteur, ainsi qu’à travers la remédiation des récits issus de la tradition orale. Ainsi, l’exploration de l’œuvre documentaire d’Alanis Obomsawin met de l’avant l’importance du rôle joué par les femmes autochtones au sein de leurs communautés, celles-ci se présentant comme les principaux agents de changement et médiatrices de leur culture. Dans la même veine, l’étude du projet Wapikoni Mobile nous a permis d’esquisser un portrait nouveau de la jeunesse autochtone, les œuvres réalisées par ces cinéastes néophytes reflétant l’importance pour eux de réactualiser la tradition tout en nourrissant des liens de confiance avec leurs aînés, ces gardiens de la mémoire. Enfin, le dernier chapitre portant sur l’élaboration d’une nouvelle cinématographie inuit démontre comment le cinéma est un outil apte à traduire avec justesse les subtilités présentes dans les récits issus de la tradition orale. This Ph.D. dissertation addresses the subject of First Nations and Inuit cinema, in Quebec and Nunavut. More specifically, we examine the role of cinema as an agent of cultural re-appropriation for Indigenous and Inuit communities, who have been using a western and contemporary medium to both claim their political and economic rights, and re-write a history that, until recently, has been told by external mediators.
Therefore, choosing to borrow elements found in indigenous methodologies, will have allowed us to bring into light a particular aspect of First Nations cultures, i.e. the manifestation of an oral thought process centered on the notion of the sacred. The first part of this thesis is thus dedicated to the theorization of the sacred, a notion that is envisioned by the First Nations peoples as a way of life that can be transposed on-screen through what we chose to name the aesthetics of the sacred.
Furthermore, the viewing and analysis of short and long-length films have allowed us to identify the principal elements of an aesthetic of the sacred that reveals itself in the work ethics of the filmmakers (participation of the community in the filmmaking process, attentive listening by the filmmakers of the person speaking) as well as in the remediation, on-screen, of oral tradition. Thereby, the exploration of Abénaquis filmmaker Alanis Obomsawin’s documentary films has put forward the importance of the role played by native women in their communities, the latter remaining the principal agents of cultural change as well as the mediators of their stories and cultures. In the same way, examining the contents of the short films produced by the young Wapikoni Mobile filmmakers has allowed us to discover new facets of native youth, the majority of those short films reflecting a desire to update tradition while building relationships based on trust with the elders of their community. Finally, the last chapter addressing the subject of Inuit cinematography, demonstrates how cinema presents itself as the medium most fit to translate accurately the subtleties found in stories hailing from oral tradition.
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